(1er mars 2016 ?:)
Sans même avoir pu voir Nanook, les futurs créateurs de King Kong se lancent dans une épopée ethnographique, documentaire : sans doute excités à l'avance de la grandeur visuelle qu'ils pressentent.
En suivant le Peuple Oublié dans leur exode vers les terres fertiles, c'est tout un mode d'existence qui est saisi et une fenêtre s'ouvre petit à petit sur le lien qui existe entre ces grands mythes écrits, bibliques ou autres, sortis de la réalité quotidienne de peuples de nomades.
La mise en scène, à l'occasion, se fait plus visible, souvent astucieuse ou humoristique. Il suffit de se souvenir de ce plan de chasseur tirant sur une falaise et dans un plan apparemment vide... avant la chute de l'animal, des enfants accueillant l'arrivée de l'exploratrice, un petit tour de magie avec un chiot ou ce sont alors les cartons qui glissent une note dans ce torrent épique, saisissant.
Du grand art ou même plus? Est-ce que cette traversée du fleuve tient sa puissance de l'art ou simplement de la vie?
Simplement et simples, comment et ce que font Shoedsack et Cooper du genre documentaire : la serrure de notre imaginaire le plus profond, à la fois rivé sur notre instinct de survie et lancé au loin dans l'espérance.
Revu 17.08.2020
+ Un art du récit et du carton.
Un film-fleuve, film-épreuve qui chante l'humain, ses premiers groupes (sont-ils si premiers?!), qui retrouve les lettres vivantes de son histoire, son écriture première auprès de l'animal.