À l'instar de Requiem qui sortira un an plus tard (2006), L'exorcisme d'Emily Rose s'inspire de l'histoire d'Anneliese Michel, jeune allemande décédée à la suite d'une série d'exorcismes en 1976. Le film relate le procès de l'exorciste, entrecoupé de flash-back rapides. Le résultat est mitigé car si l'enthousiasme des auteurs est manifeste, leur produit mal défini, laissant un sentiment de surcharge et de brouillon : sa spécificité en devient presque obsolète.
En effet tout procède par à-coups et la distance demeure permanente sur le sujet. Les élans plus passionnés s'éteignent rapidement quand ils ne sont pas simplement zappés par le flux droit et mollasson rendant ce film aimable et d'une platitude étrange, impropre. Cela n'a pas empêché cette série B de devenir un énorme succès, puis rester l'un des films les plus vus et connus des années 2000-2010 sur l'exorcisme. Elle sait gérer un certain suspense judiciaire et charrier des sujets lourds sans s'engager elle-même, jouant à bon escient de l’ambiguïté entre épilepsie ou début de psychose et manifestation surnaturelle.
Au-delà de la réception critique positive mais timide, ce troisième film de Scott Derickson permet à sa carrière de décoller et le remake du Jour où la Terre s'arrêta lui est confié. En 2012 il s'illustre à nouveau dans l'horreur avec Sinister, produit banal mais très réussi. L'intérêt pour les âmes torturées et les réalités invisibles booste manifestement Derrickson (réalisateur auparavant d'Hellraiser V), même s'il ne s'exprime pas en génie dans ce domaine et ne déclame rien de bien valable. Emily Rose a également révélée Jennifer Carpenter, laquelle allait devenir un an plus tard Debra, la sœur de Dexter.
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