Croix de bois, croix de bois.
Jusqu'au premier mot tapé pour cette feuille de choux cybernétique j'aurai hésité : dois-je traiter ce film comme une œuvre indépendante de son prédécesseur, ou comme la suite inespérée d'un chef d'œuvre du cinéma fantastique?
Désolé Johnny mais ton film il s'appelle bien "L'exorciste 2" et en conséquence, tu vas dérouiller sévère.
Regan a désormais 16 ans et semble s'être remise de ses émotions à grands renforts de consultations en gynécologie-chirurgie (cf. ses déboires pelviens cruciphiles de '74).
Sauf que -l'auteur indéniablement poète- de vers tels que "ta mère suce des bites en enfers" et "laisse Jésus te baiser", le démon africain (encore eux) Pazuzu, malicieux chenapan farceur, est finalement resté passer quelques années à l'ombre dans le corps autrefois mutilé de Regan.
Le père Lamont, campé par un Richard Burton qui n'avait visiblement pas envie de travailler tant il est inexpressif, enquête en parallèle sur la mort du père Merrin.
Scénaristiquement, on est un peu lège sur ce coup...
Seulement après Délivrance et Excalibur, Johnny Boorman était un peu charrette et il comptait bien sur la suite d'un grand succès.
Le résultat c'est que ca tombe à plat et en s'ennuie ferme, en dépit de quelques scènes quasi-psychotropes, c'est vide comme un saladier de punch gratuit en fin de soirée étudiante.
L'ambiance très mystique du produit fini est gâchée tant le scénario est bâclé, total il ne se passe que peu de choses dans la cogiteuse du spectateur en dehors de la recherche des quelques nachos encore entiers qui restent dans le bol.
Sauvent le film le mysticisme omniprésent et puis merde c'est Richard Burton et John Boorman. Mais justement, c'est d'autant plus inexcusable que ce soit foireux...