Cette expérience fut réalisée par le professeur Zimbardo, dans la même université que celle de Milgram. Initialement, elle a été conçue pour comprendre les dérives des militaires américains avec les prisonniers. Éthiquement, elle laisse à désirer. Grand nombre de participants en sont sortis brisés psychiquement, il y a eu de nombreuses dépressions et syndromes post-traumatique. Néanmoins, à l'instar de celle de Milgram, ces expériences sont fascinantes. Celle-ci, nous illustre avec brio à quel point des rôles qui nous sont imposés (gardiens/prisonniers) peuvent nous conduire à en être tellement imprégnés, que nos comportements en sont modifiés, jusqu'à la désindividuation. Les relations inter-personnels en sont donc impactés, l'enjeu est le pouvoir. Il faut valoriser son Groupe au détriment de l'autre groupe. Et pour cela tout est permis. On va humilier l'autre groupe, lui uriner dessus, le déshabiller, l'insulter de "fillette", de "femme" ou de "pédé", jusqu'à le frapper. Et cela très rapidement (en 2 jours, ces luttes ont déjà commencé). En ce sens, ce film illustre avec perfection ces enjeux.
Cependant, il est long à démarrer. L'intrigue "romantico-passionnelle" avec Dora, les scènes de sexe, ou encore l'intrigue de Tarick ne paraissent pas nécessaire et semblent là pour meubler. Tout comme la fin, l'extrapolation de la violence donne le sentiment de montrer du sang pour du sang, loin de la tension initiale pour s'approprier le pouvoir (il n'y a aucun mort dans l'expérience de Zimbardo).
Malgré tout, ce film illustre parfaitement à quel point nos rôles sociaux nous imprègnent, guident nos comportements, nous définissent. Et, à quel point, en fonction du contexte, nous pouvons être des monstres ou des héros.