Est-ce que c'est par manque d'inspiration ou sadisme que Hollywood en manque d'inspiration nous bombardent de suites ou de remakes de films qui marchaient plutôt bien à une certaine époque ? C'est ce que je me suis encore demandé quand j'ai vu L'expérience interdite qui serait le reboot de L'expérience interdite, un film de Joseph Shumacher, porté à l'écran en 1990 et présentait des grands acteurs en devenir tels que Julia Roberts, Kiefer Sutherland, Kevin Bacon ou William Baldwin ...
J'avais bien aimé ce film que j'avais eu l'occasion de voir durant mon adolescence. En plus d'être inquiétant, le film portait un message assez fort sur le pardon. Quand j'ai vu qu'on annonçait un remake avec des acteurs que j'aime beaucoup (James Norton et Ellen Page), je n'ai pas eu peur. Mal m'en a pris ...
En gros, le remake présente une relecture de l'opus mais avec quelques changements agaçants. Déjà, les personnages sont méga caricaturaux : la sympa au terrible secret, la fille soumise, le foufou belle gueule, la bêcheuse, l'intello moralisateur. J'ai essayé, essayé ... Mais j'avoue n'avoir ressenti aucune once d'empathie pour eux.
Et puis ce qui leur arrive. A par pour le personnage d'Ellen Page, j'ai trouvé que ce qui leur arrivait pas crédible du tout.
Le gars est agressé par le fantôme de sa copine pas morte et qui s'en tire mieux sans lui. La fille soumise à qui l'expérience réveille la libido (tout ça pour fournir le plan nichon du film) et qui va s'excuser auprès de la fille dont elle n'a pas tant gâché la vie que ça parce qu'elle a l'air bien dans sa vie (même si ce n'était pas si bien parti que ça vu le trauma qu'elle lui a fait subir) non pas parce qu'elle s'en veut mais parce que les circonstances l'obligent. Et la dernière qui a fait une erreur médicale et qui est transportée dans des bizarres endroits glauques où même Derrick n'irait pas.
Et puis, le message de fonds m'a énervée. Comme je le disais, le premier film insistait sur l'importance de demander pardon pour au moins deux des cas. Un des personnages était responsable de la mort d'un enfant de son âge. Un autre avait harcelé continuellement une femme dans un bus en lui criant des insultes racistes. Les deux tentent de réparer comme ils le peuvent. Le deuxième personnage va voir la femme qu'il a insulté et lui demande pardon. Parce que lui a pris conscience que ce qu'il faisait était dégueulasse. Si je me souviens bien, sa vie à lui n'était pas menacée.
Là, la morale est toute différente. En gros, si on en croit ce que dit le personnage d'Ellen Page : "Il faut se pardonner soi-même". En gros, on peut tout faire et on s'en tire quand même et on ne bouge que si on a peur de subir les conséquences ? ça m'a un peu gênée.
En conclusion, si vous voulez voir l'Expérience interdite, je vous invite fortement à voir la version originelle. Et que vous pardonnerez pour cette critique. Pardon, pardon ...