Le capital des Marx

Après des débuts difficiles, et des petites tournées organisées pendant quinze ans par une mère à la poigne de fer, nos frangins préférés se retrouvent petit à petit à avoir du succès et débarquent en 1924 à Broadway. Leurs deux plus gros succès : The Cocoanuts et Animal Crackers deviendront leurs deux premiers films lorsque la Paramount décidera de se les attacher, en 1929.

Adaptations figées et manquant terriblement de finition, ces deux films ne reflètent pas encore l'étendue du génie marxiste, ils en sont en quelque sorte les brouillons.

Dans L'Explorateur, on progresse déjà un peu par rapport au précédent, les scènes théâtrales se suivent, certes, mais les quatre frères imposent déjà ce qui sera leur marque de fabrique : A Groucho les logorrhées surréaliste et la moustache peinte, à Chico l'esbroufe du petit malfrat, le démon du jeu et son inimitable science du piano, à Harpo la sauvagerie, l'érotomanie, le silence et la harpe, et à Zeppo les fades rôles de jeune premier... Enfin, même pas, ici, ils ont trouvé un autre minet, il fait plutôt les jeunes seconds...

J'avais bien sûr tout oublié de ce film, ça commence avec des choeurs improbables, Margaret Dumont est moins grosse qu'après, il y a une vague histoire de tableaux et seul Chico au piano a commencé à me réveiller.

N'empêche, le film possède un tout petit peu déjà de cette folie propre au Marx et rien que ça le sauve du naufrage. Une curiosité à réserver aux amateurs, pour les autres, regardez donc les suivants, c'est là que ça commence à devenir complètement génial. Il ne reste plus qu'à faire fructifier ce qui s'est mis gentiment en place pendant vingt ans... Il y a d'ailleurs une belle progression, qui va aller de Monnaie de singe à Une Nuit à l'opéra, et après ça baissera gentiment jusqu'à la fin, sachant que les trois derniers sont à peine regardables...