Remarques en vrac (commencées en Avril 2020 mais publiées pour la 1er fois en Juillet).
Le résumé de SC comporte une toute petite erreur :-) ** : "La duchesse de Maulevrier (**Elvire Popesco) est une femme infidèle qui a pour amant en ce moment Hubert (Victor Boucher). Un jour, alors que le duc (André Lefaur) surprend le jeune homme auprès de sa femme, à genoux, Hubert invente un subterfuge pour expliquer sa présence. Il serait venu voir la duchesse afin qu'elle appuie sa candidature pour qu'il entre à l'Institut, dont le duc est président".
L'Académie a justement besoin d'un nouveau candidat "qui ne soit pas militaire".
C'est en fait la Touchard (nom que reprendra Sylvie Joly) qui invente ce subterfuge: c'est la secrétaire (Meg Lemmonier, Mademoiselle Touchard) qui improvise ce subterfuge pour tirer du pétrin celui dont elle est amoureuse, le comte Hubert de LaTour-LaTour.
_____Je découvre cette belle Meg Lemmonier (1905-1988), rapide, fun et ironique.
Elle est assistante et secrétaire...et amateure en généalogie : elle se moque un peu, tout en l'aimant, d'une sorte de Jean d'Ormesson (qui aimait aussi le mot "épatant"): ce Comte Hubert de Latour-Latour, joué par un amusant Victor Boucher, un peu chaplinesque.
Elle l'aime tellement qu'elle lui fait la surprise de lui produire son arbre généalogique qu'elle a dessiné et annoté ,lors de ma scène favorite:
(elle regarde avec lui un portrait d'un ancêtre)
Lui: "Ah oui oui il y a quelque chose. (Il me ressemble). Il était vraiment très bien"
Elle: "Vous avez le front moins large, les yeux plus petits, plus en vrille, le profil moins grec.
Sinon, oui, tout de même, il y a quelque chose"
(elle regarde l'arbre généalogique de sa famille)
"Je les aime tant vos aïeux, ils ont une allure, une carrure, et surtout une chose qui me plait, une chose épatante, comme vous dites...ils ont de la chance")
"C'est joli d'avoir de la chance".
Lui: "Vous dites qu'ils ont de la chance."
Elle: "Tout leur réussit. Quand on pense que pendant des siècles ils ont gagné des batailles, conquis des provinces, construit des places fortes, pressuré des populations, et tout ça, tout ça...pour aboutir à vous. A vous, tout seul, qui ne faites rien, qui êtes là dans un grand fauteuil.
Eh, bien, moi Monsieur, je trouve ça extraordinaire et émouvant."
Lui: "C'est très bien. Je ne suis pas certain que tout ce que vous me dites soit agréable, mais ça n'a pas d'importance, c'est très bien."
Elle: "Mais enfin, Mr , comment pouvez vous douter que je ne souhaite que vous être utile et agréable. Enfin, songez que toutes les ambitions vous sont permises: sociales, mondaines, littéraires. Votre ouvrage a partout un grand succès".
(elle va alors manigancé pour qu'il soit candidat à l'Académie)
____Au sujet de "Ils ont gagné des batailles, conquis des provinces, construit des places fortes, pressuré des populations "
Ce discours sur la généalogie de la famille de Latour-Latour m'a rappelé celui dans 'Sabrina' en 1954: où il y a une scène que je trouve clé où Billy Wilder fait dire au grand-père que leur arbre généalogique est composé de pervers profiteurs et parfois traitres à leur patrie pour l'argent (et le tout dans un film Américain):
"J'ai jamais dit que les Larrabee étaient des saints: on en eu dans la famille des pervers, des trafiquants d'esclaves, des pirates, des voleurs de trains, des assassins de président mais jamais un de nos ancêtres n'a épousé la fille d'un domestique, c'est le comble, c'est trop ! "
____On croise aussi Bernard Blier, très jeune avec des cheveux: il apprend son métier auprès de Pierre Larquey, que décidemment j'aime.
____J'ai aimé le personnage de Président de la République qui ne sait rien et une fois élu "pour 7 ans" découvre que personne ne lui donne d'info, notamment ses propres ministres...
et découvre que pendant 7 ans, il n'a pas de pouvoir et ne peut même pas changer de Chef Cuisinier car "il est Franc-Maçon" et à "un rang plus élevé que le ministre de la justice."
Mais il peut virer "un ambassadeur" la scène suivante par une seule signature.
Joué par un truculent Abel Tarride dont l'échange final avec le Royaliste André Lefaur est amusant: il remarque que le buste de Marianne est fendu...
"Elle est ébréchée votre République."
Pour finir, une digression qui n'a rien à voir (un hommage à qui de droit...):
____ça n'a rien à voir mais Al Frenken est un écrivain Américain, humoriste devenu homme politique que je ne connaissais que comme très drôle invité d'émissions télés où j'apprenais l'Anglais. Il a démissionné il y a quelques années pour soi-disant "agression sexuelle": lors d'un vol retour d'une tournée gratuite pour soutenir leurs troupes militaires, il a profité du sommeil de sa collègue comique (sur scène comme lui), pour demander à ceux autour de lui de le prendre en photo avec elle endormie en second plan.
Mais il pose en prétendant dans le selfie à deux mètres, d'avoir ses mains sur ses seins, à deux mètres. Elle en a rigolé. Disant, elle, pire sur scène. Mais les réseaux sociaux ont moins aimé.
Il s'est excusé et a démissionné.
____On croise aussi une Elvire Popesco jouant une experte en maltapropos.
C'est un personnage classique de pièces et livres usant mal des mots ou liaisons ou anecdotes (comme moi) mais personne n'ose lui dire (pas comme pour moi): "Mrs Maltaprops" chez Shakespeare ou Dickens me dit-on.
Ou un homme dans la série Anglaise, All in the Family.
J'avoue que le seul personnage de ce genre que je connaissais était indirectement une "Madame Bouquet" (écrit "Bucket") qui par snobisme fait volontairement un maltapropos. Elle ne veut pas que son nom soit prononcé comme un 'seau' de puits ou une bassine ('Bucket') mais comme un bouquet ( 'Bouckai').
Aussi dans une série Anglaise: Keeping Up Appearances.
____Film aussi avec un André Lefaur dont j'essayerai de me souvenir tant il est drôle: Académicien Royaliste, égocentrique, suffisant et très condescendant ..."Je me porte bien" "Je me porte bien" "Je me porte bien" est son quasi seul leitmotiv, sa formule favorite, pour répondre à toutes les questions, même sans rapport avec sa santé (voir la liste d'un hotnuma sur SC avec annotations à son sujet).
___Le doyen sénile de l'académie, un Charles Lamy dont les seuls dialogues sont "hi hi hi hi cocu cocu , est dans le film le portrait craché de mon épatant heureux Jean d'Ormesson...
Août 2020: il me revient une scène où l'amoureuse est soudain moins aimante envers l'arbre généalogique de la famille du Vicomte (après l'admiration qu'elle exprime, copiée ci dessus), à un autre moment, elle est soudain moins admirative. Cette formidable actrice, Meg Lemmonier, m'a alors même rappelé Le Professeur Tournesol quand vexé ("zouave, moi??!!" ...il a mal compris) il traine Tintin et Haddock pour leur montrer. sa réussite:
...l'amusante Meg Lemmonier a une scène d'anthologie où elle se vexe que le noble lui dit qu'elle l'ennuie:
_"Ahhhhhhhhhh je vous ennuie, eh ben moi, j'en ai pardessus la tête de vous et de vos aïeux!"
"ah! Mademoiselle, ne touchez jamais à mes aïeux!"
"Parlons-en de vos aïeux! Une jolie société! Un tas de pillards, de brigands, de généraux félons, de chanoinesses dévergondées, de diplomates gaffeurs...ohh ...sans compter votre archevêque qui a eu quatre enfants, qui n'étaient même pas de lui! Même pas de lui!
Dire que je me suis donnée tant de mal pour vous amener cette galerie de fripouilles." ^^