Un richissime homme d'affaires se sait condamné par la maladie, mais avant de partir, il veut régler les détails de sa succession et garantir une part d'héritage à son épouse, bien plus jeune que lui, mais aussi à ses trois enfants illégitimes qu'il ne connait pas. Mais chacun va vouloir se battre, ainsi que d'autres personnes, pour avoir une plus grosse part du gâteau.
Masaki Kobayashi est connu en France pour deux films, La condition de l'homme (pas vu), et ce chef d'oeuvre qui est Hara-Kiri, tourné juste après L'héritage et qui fera jouer Tatsuya Nakadai, déjà présent ici en tant que conseiller de cet homme d'affaires qui se meurt. Du coup, le reste de sa filmographie est moins connue, d'où la forte impression que fait cet Héritage, dont on peut presque se demander si les créateurs de la série (excellente) Succession ne l'ont pas regardé. Car au départ, c'est assez similaire ; un vieil homme qui se sent mourir, des héritiers qui lui tournent autour comme des rapaces, des trahisons, des coups fourrés, et autre point commun, des acteurs excellents, en particulier Keiko Nishi, qui joue la secrétaire, et qui nous narre le film par sa voix-off, et qui est bien plus importante qu'on ne le pense. Jusqu'à un final tout simplement brillant et d'une grande ironie dans un pays où la hiérarchie est respectée.
C'est à la fois raconté au présent, et il y a aussi des flash-backs, mais la force de Kobayashi est de ne nous jamais perdre dans ce qui est au fond une critique du capitalisme. Avec des personnes aussi crapuleuses, même les flics ne sont pas montrés de manière irréprochable, on sent quand même que l'univers décrit dans L'héritage est pourri jusqu'à la moelle. C'est clairement un film qui mérite d'être connu, et encore actuel en fin de compte.