Ce drame carcéral à sensation retient l'attention car il s'attaque à l'un des fondements les plus dérangeants de la société américaine : le Ku Klux Klan, secte très contestée qui prône la haine raciale ; le propos n'est pas détourné, contrairement à ce qu'on peut voir dans d'autres productions, c'est une histoire avec des relents émouvants où se mêlent histoires de famille, racisme et jeux de couloirs dans les prétoires, abordés de manière juste. Mais le film s'appuie surtout sur la confrontation de 2 idéaux incarnés avec une étonnante sobriété par les 2 interprètes principaux : la bonté et l'idéalisme que représente le personnage d'avocat joué par Chris O'Donnell, la mauvaise conscience de l'Amérique et la crapulerie du personnage joué par Gene Hackman qui trouve là un de ces rôles de vieux salopards comme il les aime. On pourrait croire que lui seul porte le film, mais face à un tel monstre sacré, O'Donnell fait bonne figure. Un très bon film, solidement construit, inspiré d'un roman de John Grisham, spécialiste du polar juridique (à qui l'on doit La Firme), et qui fait réfléchir sur le racisme, le pardon, la peine de mort...