Encore un second visionnage, cette fois celui d’un film de King Hu. Je pars sur une base de film de Wu Xia Pian et je dois dire que je ne reconnais pas cette œuvre comme un film de cinématographe.


Mon introduction est pompeuse mais cette fois je suis franc avec ce type de film, car plus mes goûts en cinéma vont moins cela s’arrange. Alors c’est parti. 


Tout d’abord, je commence par énoncer la structure du film et plus particulièrement du cinéma de King Hu. Nous allons évoluer dans un cadre plutôt archaïque, enfin on l’interprète, car ce n’est pas vraiment préciser durant le film. En effet, on est là sur une proposition qui engage des enjeux ou des personnages assez enssentialisés, peut-être même à la limite du manichéisme. Étant donné la position que l’on fait exercer au spectateur avec la présence comme protagoniste de Chat ivre qui nous rallie avec Hirondelle d’or qui serait contre les bandits. Enfin bref, tout ces personnages exhaustivement ne sont pas des caractères à proprement parlé car il ne subissent de développement autre que archétypée, comme dans la tradition des personnages de Wu Xia. En réalité le film se raccroche donc à une structure caractériel proche du théâtre qui affilie et symptomatise le film de cette emprise théâtrale. Au final les personnages et les acteurs nous font une prestation et cela est accentué par ce mode narratif linéaire des personnages.


Le film est donc homogène sur ce point là et se constitue en permanence autour d’aspects théâtraux. Rien que pour la linéarité du récit, on pourrait classifier et ranger le film en cinq actes. C’est très linéaire car c’est très essentiel. Finalement, chaque scène a quasiment sa pièce définie et bien marqué par l’empreinte du studio dans lequel c’est tourné, on sent le décor, l’aspect «production», mais c’est comme ça c’est le cinéma articulé (chorégraphié) de Hu. 


Alors en effet, je peux entendre la démarche assez essentialiste si cela est au profit d’une mise en scène qui prône une action envoûtante au détour de combat au sabre chinois. Malheureusement, je trouve que le mode de fonctionnement des combats par King Hu m’est assez inefficace car je la trouve assez superficielle et finalement il se raccroche lui aussi a un savoir-faire éligible à la performance. On nous dispose des combats faux et qui sonne faux par décision de mimer l’art martial. En un contre sens, je peux plus apprécier un cinéma comme celui de Bruce Lee (hypothétiquement bien sûr) car ce dernier prône la véritable pratique des arts martiaux dans le cadre d’un film. Le film se voit mal aussi lors des plans de ces combats-ci. D’abord, le début du film officie dans des combats avec des plans très serrés, ce qui constitue pour moi une clostrophobie totale au cinéma, lorsque l’on souhaite impliquer de l’impact dans de l’action. On cherche à tout de même instaurer un cadre assez terre à terre, à échelle humaine de ces combats, mais tout en essayant d’ajouter des effets qui sont censés permettre la mise en place d’une aura assez légendaire autour des personnages notamment Hirondelle d’or. Ce sont des plans de coupes très rapides, des coupes du même plan furtives ou bien des accélérations lors des déplacements. Encore un fois ça sonne creux, je me suis senti enfermé sur chaque mouvement de coups portés. Coups où je ne ressentais pas la matière, pas le choc, l’aspect éprouvant d’une lutte. En effet, le choc des lames (entre autres) est un outil puissant pour assigner une jouissance chez le spectateur, en l’occurrence l’artisanat du film n’en veut pas.


Enfin, malgré l’affiliation productive du film et de son metteur en scène, largement hong kongais, j’ai tout de même eu ce sentiment d’être dans un film chinois et plus particulièrement dans un opéra chinois. Oui, finalement est ce que le film ne serait pas plutôt que théâtralité, un sorte d’opéra ? Moi j’en ai eu l’impression. Elle naît d’abord de cette musique omniprésente qui rythme l’action et qui est assourdissante. Pour avoir fait présence à Beijing, la musique de l’opéra y a une grande similitude et finalement les caractères brutes des personnages de cet opéra en sont éloignés vis à vis du film, mais la manière dont ils sont essentiallisés connotent avec la structure voisé. Finalement, du film ressort une originalité typée par l’endroit de production mais commune à autre art qui a donc un droit d’une place plus que modérée.


En conclusion, j’estime que cette œuvre de King Hu ne rentre pas avec mes standards cinéma et peut être d’abord avec ma conception du film d’arts martiaux chinois. En attendant je vais continuer d’en consommer, pour préciser mon point de vue.

PachaPitou
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le 11 nov. 2024

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