La sirène avait le mal de mer… Un film sur la femme qui ne manque pas de sel !
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La sirène avait le mal de mer…
Parmi le peu de films de cinéma proposés par les chaînes TNT de cette année 2024, (notamment des bons, ou encore de la 25 885° rediffusion de « la Grande Vadrouille ») Arte, -qui est devenue ma chaîne préférée dans le domaine cinéphile-, nous avait réservé une surprise de choix avec cette histoire de femme qui « mène un capitaine en bateau ! » Ça commence très fort avec une histoire qui assez incroyable et proche de la science-fiction : « Le capitaine d’un cargo, Jakob, confie à son cuistot son « mal-être » intérieur à force de traverser cette vie d’errance sans point d’attache, sans foyer fixe… Le chef lui conseille de prendre femme : d’ailleurs lui est bigame! Ne sont-elles pas infidèles pendant ces longues traversées ? Non, sa mère les surveille ! Mais alors, si elles ont des besoins sexuels ? Tant pis c’est leur problème ! Jakob va suivre ce conseil : du reste, il a envie d’avoir un fils auquel il parle tant au début qu’à la fin du récit…. Lors d’une escale dans le port d’attache, et alors qu’une promotion à bord d’un paquebot va lui être offerte, alors qu’il boit un pot avec un ami dans un bar, il fait part de son invention de convoler… Mais avec qui ? Avec la première femme qui entrera dans le bar ! C’est alors qu’entre une jolie jeune jeune femme mondaine : Lizzy ! Jakob tient parole : il aborde la jeune femme, tout d'abord surprise mais expéditive, et lui demande si elle veut l’épouser ? C’est alors qu’entre dans les lieux un autre prétendant de la demoiselle ! C’est le début d’une très longue aventure en sept épisodes sur les tribulations d’un capitaine aux longues cours…
L'histoire est palpitante : les plans rapprochés , brefs, donnent du peps au récit et foi de photographe au long cours, l'image est d'une rare beauté ! Que d'angles innovants, surprenants !
On dirait que chaque prise de vue a été millimétrée, préméditée ! Quelle précision, quel sens artistique ! Je ne sais trop si elle est l’œuvre du réalisateur ou de Marcell Rév, mais pour savoir que la préparation d'une photo est une longue souffrance, là, elle n'aura pas été inutile.
Enfin, même le casting semble avoir été touché par les bonnes fées du cinéma que sont Ima Asher, Nina Haum pour le choix allemand et Lila Trapani pour l'Italie...
Je ne savais pas que Léa Seydoux pouvait aller aussi loin dans le rôle de la femme perfide qu'elle représente à merveille : j'espère que c'est un rôle de composition car il est surprenant... On dirait qu'elle est allée au plus profond d'elle-même. Peut-être son chef d'oeuvre tant elle est convaincante ! Elle m'a impressionné !
Gijs Naber semble être né pour ce rôle tant il est naturel... Froid, calculateur, et quelle patience...
J'abrège mais tous les comédiens sont ici à leur place et ne détonnent pas malgré un script difficile. même Louis Garrel, pitoyable dans un film où il est aussi réalisateur, se montre ici totalement à l'inverse dans un rôle qui semble faut pour lui ! Encore un rôle de composition j'espère ?
Que dire de plus ? A certains moments de notre vie, on réussit tout ce qu'on entreprend, d'autres non... Etait-ce le cas de Ildikó Enyedi ou s'agit-il d'un hasard ? J'aimerais beaucoup avoir l'avis de Léa Seydoux sur ce point !
Je vais revoir ce film, c'est sûr ... si Dieu me prête vie selon l'expression consacrée ! Une heureuse surprise cinématographique dans ce désert de 2024 !
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Arte le 23.09.2024-