Fernandel fait sauter la banque

Gilles Grangier et Fernandel signent leur dernière collaboration avec ce film de 1968. Un film qui a la particularité de donner son avant-dernier rôle à l'acteur, ce dernier décédant après l'arrêt temporaire de la production du sixième Don Camillo. Le duo de La cuisine au beurre opère cette fois-ci dans le film de braquage.

Fernandel est un homme sympathique : il s'entend merveilleusement avec sa voisine dont il est amoureux, il a une belle bande d'amis et emmène même les enfants à la neige. Mais derrière cette façade se cache un braqueur insaisissable prêt à faire un nouveau casse. Bien évidemment, Fernandel joue un personnage sympathique, se donnant les meilleures intentions aux yeux de tous et n'est jamais réellement une menace.

Il n'en reste pas moins que Grangier signe un vrai film de braquage et non pas une comédie. Rien d'étonnant de la part du réalisateur du Rouge est mis, grand film de braquage à la française (1957). L'acteur ne va pas alimenter des gags à répétitions et même le rebondissement qui surgit au bout d'un moment est traité avec un certain romantisme et sérieux.

Fernandel s'avère convaincant et classe dans un rôle moins conforme à ce qu'il faisait d'habitude, preuve qu'il était capable de varier les plaisirs même en fin de carrière. Face à lui, Danielle Darrieux se révèle tout aussi impeccable en personnage plus ambigu qu'il n'y paraît. Quant à Jean-Pierre Marielle, il hérite lui aussi d'un rôle sympathique, celui d'un des complices un brin gaffeur de Fernandel.