Parce que j'ai vu le remake avant l'original et que je l'avais bien aimé, je ne peux m'empêcher de faire la comparaison entre les deux œuvres.
Le remake y perd quand même largement sur deux points: déjà parce qu'il n'y a pas Vincent Price, dont la seule présence suffit à justifier la vision d'à peu près n'importe quel film, et ensuite que le film d'André de Toth ne passe pas une demi-heure à nous faire une ouverture de slasher basique mollassonne.
Malheureusement, si la ville façon Angleterre Victorienne aux rues envahies de smog offre quelques jolis plans, il va sans dire que le village de cire désert (enfin pas tant que ça) du remake, immense et complet, impressionne bien plus que le petit 3 pièces du père Price, malgré une machine très amusante qui sera d'ailleurs reprise dans le sympatoche et parodique Waxworks, dans les années 80.
Passé cet aspect là, L'Homme au Masque de Cire est une petite série B intéressante, avec un méchant héros enfermé dans ses fantasmes Pygmalioniens qui cache son visage brûlé (assez effrayant pour le coup) derrière un masque très réussi, mais surtout derrière le charisme à toute épreuve de Vincent Price, qui peut déclarer sa flamme a une statue avec fougue passion sans inquiéter le moins du monde ses auditeurs.
Passé le premier meurtre le scénario se révèle pour le moins prévisible avec ce final gentillet et téléphoné récurrent à l'époque (ben oui, quand on fait le mariolle à côté d'une cuve de cire faut pas s'étonner). La demoiselle qui constitue l'objet de son désir est plus lisse et figée que n'importe quel résident du musée et assez laide de surcroît, son compagnon imite à merveille le flan humain mais on finit par ne plus y faire attention.
Reste l'argument principal du film, la 3D (et oui, 1953) en relief stéréoscopique nécessitant les lunettes bicolores appropriées, qui ne sert pas à grand chose à part lors de l'apparition d'un personnage inutile mais rigolo qui s'amuse avec une raquette-jokari en face de la caméra pour nous envoyer la balle au visage. C'est à peu près aussi bien que celle du Choc des Titans hein, ça baise les yeux pareil sauf qu'eux ils y paument aussi la profondeur de champ.
Maintenant que j'y repense c'est pour le cinéma de seconde zone et le fantastique que la 3D a été créée au fond, avec cette volonté de faire jaillir des horreurs de l'écran sans avoir a balancer un squelette sur les gens depuis le plafond a la William Castle (toujours avec Vincent Price). Et on peut surtout constater que tout ça a mal vieilli et que même aujourd'hui c'est toujours aussi utile au cinéma que le sont les essuie-glaces pour le cyclisme.