Meurtres en trois dimensions.
C'est incroyable comment la qualité d'un film peut varier selon les conditions de visionnages, qui plus est lorsque nous avons affaire à une production pensée et conçue au départ pour être vue en 3D, comme ce fut le cas pour "L'homme au masque de cire", classique du cinéma horrifique des années 50 tourné par André de Toth.
La première fois que j'ai découvert le long-métrage en question, c'était à plat et à la télévision, sûrement sur une chaîne câblée pas encore convertie à la haute définition. Le "classique" m'était alors apparut comme sympathique mais étonnamment désuet, souffrant d'une intrigue peu passionnante et d'une mise en scène assez plate.
Aujourd'hui, j'ai eu la chance de le redécouvrir en haute définition et dans sa version d'origine, c'est à dire en stéréoscopie. Et là, ça change tout. Alors bien sûr, l'intrigue n'est toujours pas exceptionnelle à mes yeux et le film a quelque peu vieilli, d'autant que niveau frissons, c'est le grand désert. Mais alors que la réalisation de André de Toth me paraissait à l'époque sans grand génie, presque télévisuelle, elle prend enfin tout son sens grâce à la 3D, le cinéaste ayant su utiliser magistralement l'outil expérimental mis à sa disposition (alors que le gus ne voyait que d'un oeil !), travaillant parfaitement la profondeur de champ et jouant malicieusement avec quelques effets de jaillissement fort sympathiques, à l'image de cette balle de ping-pong vous sautant à la gueule.
Bon, "L'homme au masque de cire" n'est toujours pas un chef-d'oeuvre mais il reste un divertissement classieux porté par le flegme de Vincent Price et un des rares à mérité d'être vu exclusivement en trois dimensions.