Le royaume de France vit les heures les plus glorieuses de sa splendeur : les frontières ont été repoussées loin des limites du pré carré, Versailles resplendit d’ors et de paillettes, le Roi-Soleil (Leonardo DiCaprio) est jeune, beau et ambitieux. Les vieux mousquetaires coulent une retraite paisible : d’Artagnan (Gabriel Byrne) est capitaine des gardes, Athos (John Malkovich) s’est retiré à la campagne et apprécie la compagnie de son fils Raoul (Peter Sarsgaard), jeune soldat ; Aramis (Jeremy Irons) est devenu général des Jésuites (c’est un secret) ; Porthos (Gérard Depardieu) boit et fornique tout se qui lui passe sous la main. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des royaumes.
Raoul s’apprête même à faire sa demande en mariage à la jolie Christine (Judith Godrèche), pour le plus grand bonheur de son père. Mais alors que tous deux se promènent dans les jardins de Versailles, Louis XIV remarque cette jeune beauté, et jette sur elle son royal dévolu. Et comme rien ni personne ne peut s’opposer à la volonté du roi, Raoul est envoyé à la guerre et meurt en première ligne ; Christine, apprenant la mort de son promis, ne peut repousser les avances royales. La douleur d’Athos est sans fin, à tel point qu’il fomente les pensées les plus néfastes à l’égard de Louis XIV. Car, il faut bien dire, le roi est un jeune homme dépourvu de scrupules, qui ne pense qu’aux courtisanes qu’il amènera dans son lit. Et en dépit des conseils avisés de d’Artagnan, le royaume est bien mal gouverné, à tel point que le peuple de Paris gronde de mécontentement et crie famine.
Tel des conspirateurs, les quatre mousquetaires se réunissent et Aramis expose son plan machiavélique (comme il se doit pour un Jésuite) : remplacer le roi, et non le tuer. Il assure connaître le moyen implacable de cette trahison. Athos, tout à la douleur d’avoir perdu son fils et assoiffé de vengeance, donne son accord ; de même que Porthos. Seul d’Artagnan ne peut se résoudre à cela : il a juré fidélité à son roi, le devoir passe avant tout. Les voilà donc à trois contre un.
Le plan d’Aramis apparaît dans toute sa subtilité : il existe au fond d’un sombre cachot un mystérieux prisonnier portant un masque de fer, qui pourra prendre la place du roi. Aussitôt dit, aussitôt fait : le prisonnier est enlevé, et lumière est faite sur son visage : mon dieu, on dirait le jumeau de Louis XIV ! Et aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la vérité ! La reine-mère (Anne Parillaud) a accouché non pas d’un, mais de deux fils ; le second a été caché, son identité ne lui a pas été révélée pour préserver la succession royale d’une guerre fratricide.
Après quelques atermoiements le jeune homme, Philippe, accepte de marcher dans la combine des mousquetaires. Il a quand même passé six ans dans un cachot avec une saloperie de masque en fer sur le visage ! Nos conspirateurs ont trois semaines pour lui apprendre les manières royales. Ils sont fin prêts le jour où un bal masqué est donné à la cour, occasion idéale pour effectuer la substitution. Louis XIV est donc enlevé et Philippe prend sa place. La reine-mère, ayant été mise dans la confidence, cache mal son émotion de revoir son fils disparu ; mais d’Artagnan s’aperçoit bien vite que les manières du roi ne concordent pas avec son habituelle suffisance...
Le complot est éventé, et Athos, Porthos et Aramis manquent de se faire attraper par leur ancien compagnon ; cependant l’imposteur est arrêté et Louis XIV retrouve sa place. Son frère ira vite retrouver sa place en prison, et on n’oubliera pas de lui remettre ce masque qui lui sied si bien. Quelle raclure, se dit d’Artagnan !
On n’oublie pas facilement une amitié de 30 ans. Le capitaine des mousquetaires avertit ses amis en cavale que Philippe est emprisonné à la Bastille, et qu'il ralentira la relève pour leur permettre de l’enlever. Tout ce petit monde se retrouve à la prison le soir-même : Philippe est libéré, mais le roi, qui a eu vent de la trahison de d’Artagnan, arrive à temps pour coincer les rebelles qui s’apprêtaient à prendre la fuite. En quelques coups d’épée, la moitié de la garde est décimée, tandis que les mousquetaires ressortent indemnes d’une salve de mousquets ! Sans doute parce qu’ils ont revêtu les uniformes du temps de leur jeunesse, quand ils servaient un grand roi, Louis XIII, paix à son âme... Les conspirateurs révèlent la cruauté de Louis XIV à tous les hommes présents, et le nouveau capitaine des gardes fait sortir tous ses hommes.
Le roi est fou de rage, et il attaque traitreusement son jumeau par derrière, mais coup de théâtre, d’Artagnan se place entre eux et prend le coup d’épée dans le dos. Tandis qu’il agonise, il révèle à tous son terrible secret : il est le père de Philippe, et donc du roi également ! Eh oui, il avait couché avec la reine ! Alors que d'Artagnan s’éteint et que Philippe perd son père, ce dernier en gagne un autre : Athos.
Louis XIV retrouve alors ses esprits et ordonne au jeune capitaine des gardes d’arrêter les conspirateurs, mais ce dernier refuse : il admirait d’Artagnan, et la fourberie du roi le dégoûte. Ultime coup de théâtre de ce film plein de rebondissements, Louis et Philippe sont échangés : Louis ira croupir en prison avec un masque de ferraille sur la gueule tandis que son jumeau ira s’asseoir sur le trône de France...
Le film se termine avec une voix off qui nous apprend que Louis XIV devint le plus grand roi que la France ait jamais connu, et que le royaume vécut une période de paix et de prospérité sans égale.
On aime : Aramis, le plus cool des mousquetaires, qui plus est général des Jésuites (mais cela n’a aucun rapport avec le reste de l’histoire) ; Louis XIV qui est vraiment méchant alors qu’on croyait qu’il l’était juste un peu.
On aime moins : Porthos, présenté comme une brute sans cervelle qui ne pense qu’à boire et à baiser ; Athos, beaucoup moins classe que dans les bouquins de Dumas ; d’Artagnan, un peu chochotte quand même.
Verdict : On retrouve le plaisir du nanar historique, truffé d’anachronismes et d’invraisemblances, avec des costumes rutilants.