The man with the iron fists premier du nom sorti en 2012 était une franche réussite, une belle surprise mêlant les films traditionnels de kung fu, le spectacle des contes chinois, un coté gore exacerbé, et une impertinence avec les codes du genre que n'auraient pas renié Tarantino ou Robert Rodriguez. L'homme aux poings de fer serait une sorte de Machete croisant Fu-Manchu le tout saupoudré d'une musique urbaine signée RZA. Ce dernier, rappeur créatif reconvertit en acteur terne et pachydermique semblait s'être beaucoup amusé dans le premier opus.
Dans le second l'ennui le guette à chaque apparition et le spectateur comprend bien vite que hormis la narration et le gore, et une bande son très réduite mais efficace - le très bon Teaching of a Ronin est appelé à faire date - il n'y a guère à sauver dans ce film. Mal filmé avec des plans en contre-plongée répétitifs malvenus, des combats filmés de façon foutraque, une totale absence d'imagination. Dans un décor de rêve point de plans aériens ou de vues panoramiques, de grands angles, c'est à peine si la beauté de quelques éléments naturels (les grottes) relève le niveau, rendant ce metrage très quelconque alors qu'il est évident que rizières et canyons s'étendent à perte de vue.
Le scénario n'aide point le réalisateur à avoir un peu d'amour pour sa bobine. Basique au possible, peu fouillé, les scènes qui auraient mérité qu'on s'y étendent (le meurtre du frère du héros, l'assassinat des jeunes filles du village, la destinée du prince-voleur) sont tout simplement inexistantes et nombre de passages inutiles (les mêmes scènes sur l'entrée de la grotte, les combats dans l'arène tous copiés collés sans une once de changement ce qui laisse à penser que les trois combats ont été filmés les uns après les autres) parsèment ce film qui demanderait une bonne rallonge de trente minutes. Je passe sur le climax du film où la bouillie offerte ne nous permet pas toujours de bien saisir quel personnage fait quoi, c'est une joyeuse partie de bourre-pif, le combat final du héros contre l'horrible et lâche Ho est torché en une minute trente et je ne parlerai pas de l'ultime affrontement, mal filmé et donc tout sauf excitant. On se demande à la fin "tout cela pour cela?". Il y avait matière à faire un conte déjanté, il en ont fait un ersatz du film source, un ersatz sans saveur et passablement fauché (les scènes de forge entre le 1 et le 2 sont le jour et la nuit, à croire que l'accessoiriste s'est mis en grève pour la suite!).
C'est un gâchis, d'autant plus grand que retrouver Dustin Nguyen (la série 21 Jump Street), artiste martial américano-vietnamien doué, est un plaisir. Le bougre est toujours agile, bon acteur et concerné, avec une vrai gueule. Même chose pour Cary-Hiroyuki Tagawa, acteur japonais récurent dans de belles productions comme dans des bouses de série B d'action, qui joua dans Kickboxer 2 (1991), les griffes du dragon rouge (1991), l'idiot Le dernier des dragons (1999), mais aussi dans les bons voire très bons Le dernier empereur (1987), Soleil levant (1993), La planète des singes (2001), Pearl Harbor (2001), Mémoires d’une geisha (2005) et très récemment dans 47 Ronins (2013). Quand on a joué avec Sean Connery, Peter O'toole, Tim Roth, Donald Sutherland ou encore Ken Wanatabe et Hiroyuki Sanada, finir par donner la réplique à un veau comme Carl Ng (Ho) doit vous déclencher une crise d'urticaire purulente.
Sur ce il ne faudra pas s'étonner si RZA est toujours aussi mauvais acteur... je l'avais déjà dit? On ne répète jamais assez les fondamentaux !
3/10