Plus de cinq ans après le carton de l'insipide Mrs Doubtfire, le réalisateur Chris Columbus retrouvait la star Robin Williams pour les besoins de L'homme bicentenaire, adaptation de la nouvelle éponyme d'Isaac Asimov et du roman de Robert Silverberg, The positronic man.
Alléchant sur le papier, le projet, doté d'un budget de 100 000 000 dollars, aboutira finalement à un flop, Chris Columbus n'ayant visiblement pas les épaules assez larges pour mener à bien une telle entreprise. Fidèle aux écrits d'Asimov, L'homme bicentenaire passe pourtant à côté de son fantastique sujet, la faute à un traitement à la masse.
Incapable de doser ses effets et visant une audience assez large, Chris Columbus noie la puissance du propos initial dans une mare de bons sentiments sirupeux, les fascinantes thématiques qu'il tente de soulever n'héritant que d'un traitement superficiel et convenu. La mise en scène, plate au possible, se contente d'accumuler les séquences les unes après les autres avec une froideur étonnante, ne laissant filtrer aucune parcelle d'émotion.
Si les effets spéciaux sont dans l'ensemble réussis, la direction artistique frôle sans cesse le kitsch et le ringard, à commencer par le costume du héros bionique, horriblement rigide. Ce qui n'aide pas un Robin Williams déjà paumé dans un rôle il est vrai difficile, mais que l'on sent comme muselé. D'un casting pourtant loin d'être mauvais, seul Sam Neil et sa force tranquille parviennent à se démarquer.
Laborieux et atrocement terne, restant constamment à la surface des choses, L'homme bicentenaire n'est pas totalement désagréable à suivre et touchera peut-être un public avide de bons sentiments mais demeure une adaptation bien fade comparée à son énorme potentiel.