Les bas-fonds.
Jusqu’à il y a peu je tenais surtout Chéreau comme l’auteur de l’un des plus beaux palmarès cannois : La cuvée 2003 avec Elephant et Uzak raflant quasi tous les prix, un choix radical et génial...
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le 31 juil. 2017
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Jusqu’à il y a peu je tenais surtout Chéreau comme l’auteur de l’un des plus beaux palmarès cannois : La cuvée 2003 avec Elephant et Uzak raflant quasi tous les prix, un choix radical et génial puisque c’était clairement les deux meilleurs films en compétition, avec Shara, The brown bunny, Dogville, Mystic River. Putain d’année en fait. Dommage que le double prix pour Les invasions barbares venaient entacher ce palmarès fort.
Ses films, en revanche, m’avaient toujours laissé perplexe. Puis j’ai vu il y a peu La reine Margot, qui m’a impressionné par sa rage mise en scénique et son ampleur romanesque. J’espérais retrouver ceci avec L’homme blessé, l’un de ses premiers films, l’un de ses plus estimés aussi, dans lequel Anglade y décrochait son premier rôle marquant, avant Subway, 37°2 le matin ou Nocturne indien. Avant le fantôme de lui-même qu’il est devenu aujourd’hui.
Et c’est plutôt pas mal. Moins racoleur que nombreux de ses films suivants mais surtout plus « soigné » dans son austérité et la peinture qu’il dresse d’un monde (Celui que le personnage, ado renfermé, va découvrir un soir qu’il accompagne ses parents venus déposer sa sœur à la gare, jusqu’à s’en retrouver happé) souterrain, quasi fantastique, glauque, violent, complètement hors du monde.
La première demi-heure, avare en parole et riches en déplacements – On se cherche, on se fuit – est passionnante. Ça se délite par la suite, Chéreau ne parvenant pas à faire tenir son mystère sur la durée ni à faire émerger de l’émotion de son manifeste sale. Dommage que ça ressemble in fine plus aux Nuits fauves, de Collard qu’au sublime Neige, de Berto & Roger : Un maelstrom complaisant un peu confus plutôt qu’un tragique portrait, sans concession.
Je retiendrai néanmoins de jolies choses, des trucs vraiment surprenants dans le cinéma français 80’s à l’image du début, sorte de cinéma dépouillé bressonien guetté par la violence friedkinienne, la séquence Claude Berri, hallucinante et la toute dernière scène, à la limite de la pose mais forte. Mais dans l’ensemble, on va dire que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.
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le 31 juil. 2017
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