Winkel, un journaiste radio compromis avec le pouvoir soviétique est envoyé aux chantiers navals de Gdansk, interviewer Maciek Tomcyk, qui a lancé un mouvement de grève pour réclamer des droits sociaux. Il rencontre l'ancien directeur, qui voudrait une confrontation avec les grévistes. UN gars de la sécurité l'attend dans sa chambre et lui mets sous le nez le dossier de Tomcyk, avec des saloperies. Rencontre avec des grévistes, qui vivent avec 1000 zlotys par mois. Qui prient pour leurs morts. Retrouve un ami de la radio, qui lui montre des images de la répression du mouvement ouvrier de 1970. Récit de la mort du père de Tomcyk, dont le corps fut promené en héros dans les rues comme celui d'un martyr. Le fils, qui fait un scandale, est brièvement interné. Winkel cherche de la vodka (le comité de grève a interdit la vente pour éviter les désordres). Bloqué devant le piquet de grève, il rencontre la mère de Tomcyk. Signe une signature de journalistes critiquant qu'on leur empêche de couvrir la grève objectivement. Tomcyk, de son côté, réclame une véritable démocratie. Winkel rencontre une vieille dame qui lui dit que le père de Tomcyk était allé au devant des balles, qu'il cherchait la mort. Sa tombe fut supprimée sans en avertir la famille, pour éviter un martyr. Tomcyk se syndicalise, gêne, est licencié. La vieille dame croit en son combat. Winkel est admis à entrer dans l'usine, même si beaucoup ne lui font pas confiance. Le capitaine du renseignement, Wirski, le pousse à collaborer. WInkel corrompt un de ses hommes pour rencontrer Agniezska, une des personnes qui a cru en Tomcyk, et a été internée. C'est une journaliste qui a essayé de réhabiliter la mémoire de son père. Elle a été virée et a accompagné Tomcyk à Gdansk pour enquêter sur la dangerosité du chantier. Ils veulent organiser une exposition dans son appartement, mais le DRH l'apprend et vient les menacer. Ils se marient, distribuent des tracts dans les trains : Maciek est envoyé en prison. La police fait des descentes chez eux, alors il envoie Agniezska à Varsovie. Retour à la réalité. Winkel téléphone depuis l'usine pour annoncer sa démission, mais apprend que des responsables tombent. Agniezska est libérée. La liberté triomphe. Tomcyk va se recueillir à l'endroit où son père est tombé.
La structure du film est assez simple et relève du polar : un enquêteur fouille le passé d'un homme, rencontre différents témoins qui déclenchent des flashbacks. En chemin, cet homme est saisi par le doute. Le film a une touche clairement fin des années 1970 : Il y a des murs couverts de moquette, et le look du couple-vedette est indéniablement seventies.
Par-dessus cette couche assez classique, on a des images d'archives du mouvement Solidarnosc. Des ouvriers qui défendent farouchement leur usine occupée et décrètent l'interdiction de l'alcool. Des groupes pacifiques qui se recueillent autour du prêtre, qui bénit les grévistes. Des chansons protestataires grattées à la guitare, avec une voix énervée.
Le début a une musique des années 1980 à la fois planante et étriquée qui dégage une atmosphère très étrange. Le montage est un peu maladroit, avec des coupes hachées entre certains plans.
L'homme de fer s'annonçait comme un film assez laborieux : c'est au contraire un polar plutôt bien rythmé, quoique fauché et minimaliste. On y parle de liberté, de fidélité à ses idéaux, de la difficulté à faire accoucher la vérité. C'est pas mal.
Les conditions dans lesquelles ce film a dû être tourné m'intriguent profondément, il faudra que je creuse.