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Second film de Clint Eastwood, l'Homme des Hautes Plaines est son premier western, et l'une des plus étranges productions de ce genre. L'oeuvre s'ouvre sur l'emblématique « homme sans nom » arrivant dans une de ces typiques villes de l'Ouest. Après avoir descendu les trois « pistoleros » du coin venant lui chercher des crosses, l'inconnu est invité par les villageois à les défendre de bandits qui ont promis de se venger d'eux, pour leur capture. Celui-ci accepte, mais est-ce que sa présence est-elle si fortuite ?
Film allégorique, l'Homme des Hautes Plaines montre, comme dans La Poursuite Impitoyable, une Amérique corrompue, hypocrite, intolérante et lâche, dont les vices ne peuvent que la conduire vers le bord du précipice. Se cachant derrière une façade respectable, les habitants du village sont tous d'une couardise et d'un égoïsme sans nom, représentés dans une scène intense où perdant leur honneur, ils ne sont plus que des ombres dans la nuit. Parmi eux, seule la femme de l'hôtelier, incarnant la conscience de la société, saura racheter les notions de dignité et de justice.
Cependant, cette justice est surtout rendue par cet homme des hautes plaines, avec ses manières brutales et expéditives. Il est la « nemesis », cette divinité grecque de la juste colère, envoyée pour rétablir le juste équilibre. Profitant de leurs faiblesses, il conduit les villageois au bord de la folie, les manipulant dans une farce grotesque, où est moquée toute leur veulerie. Etre démoniaque, il est le châtiment de la destinée violente de l'Amérique, venu faire payer les pêchés du village en le transformant, littéralement, en enfer. Ainsi, le dénouement est beaucoup plus proche du fantastique que du western. Dommage que la VF ne restitue pas dans l'épilogue le doute laissé par la VO sur l'identité de l'homme des hautes plaines, offrant une explication réaliste qui gâche l'étrangeté de ce film.
On sent dans cette deuxième réalisation, que Clint Eastwood est encore dans l'influence de deux réalisateurs qui l'ont marqué, Don Siegel et Sergio Leone. Mais si les rappels à leurs cinémas sont présents, leurs noms inscrits sur les tombes du village, montre que le jeune metteur en scène avait envie désormais de voler de ses propres ailes. De cette façon, on remarque déjà beaucoup d'éléments des futures œuvres de Eastwood dans ce film, notamment ce portrait de l'Amérique sans manichéisme et la vengeance. Puis dans son personnage, il y a ce côté surnaturel qu'il y aura dans Pale Rider, et cette cruauté froide d'Impitoyable. Ainsi, dès ses débuts, Eastwood nous montrait les thèmes qui feront sa renommée.
Western tout à fait étrange qui le rend unique, l'Homme des Hautes Plaines est une œuvre spéciale dans la filmographie de Eastwood, avec les inspirations de ses mentors et les thèmes qui l'animeront par la suite, réunis dans une mise en scène frôlant le fantastique. C'est une très intéressante œuvre de jeunesse, et un important western à part entière.
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Créée
le 12 avr. 2015
Critique lue 454 fois
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