Whale of Fame.
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Qu'on se le dise de suite, j'ai adoré "L'homme invisible" de James Whale. Mais ai-je autant apprécié que son "Frankenstein"? Presque ... Et je vais vous dire pourquoi. Logique, je le fais tout le temps. Bref. Premier film d'une longue franchise ( tant chez la Universal que la Hammer ), le film est inspiré d'un vieux bouquin ( très vieux ) du grand H.G. Wells. Vous connaissez son nom? Normal, "La Guerre des mondes", c'était lui.
Loin de moi l'idée de comparer le film au bouquin : non seulement je ne l'ai pas lu, mais je n'ai pas l'intention de reposer mon analyse ( comme j'ai pu le faire pour Frankenstein ). Parlons plutôt là d'une oeuvre toute nouvelle, et indépendante à ses origines littéraires. Qu'en ai-je donc pensé, de ce petit film des années 30?
Pour commencer, c'est loin d'être un petit film. Oui, j'ai fait exprès de me tromper; cherche pas, mon génie est apparent. Je plaisante, évidemment. Bref. Tout ça pour dire que l'oeuvre que l'on tient en la présence n'a rien d'un métrage mineur dans la grande histoire du cinéma. Car oui, j'ose le dire : "L'homme invisible" est une date dans l'histoire du cinéma, et en tant que tel, il faut que vous, cinéphile, preniez le temps de le voir. Vous ne le regretterez pas.
A vrai dire, ce n'est pas tant le travail de mise en scène que la virtuosité technique des effets spéciaux qui impressionne le plus rapidement. Mais je commencerai par le travail de réalisation. Etrangement, je n'ai pas grand chose à lui reprocher; tout comme pour son "Frankenstein", Whale nous transmet une oeuvre pleine de classe et d'élégance, le genre sophistiqué qui fait clairement plaisir à la rétine.
En ce qui concerne le jeu des acteurs, ainsi que leur direction ( cela va de soit ), c'est du tout bon, à l'exception du "héros", souvent dans l'excès, pour ne point avancer qu'il est terriblement cliché. Je ne sais pas si c'est tant un problème d'écriture que d'interprétation, mais j'aime à penser que c'est plus un mélange des deux qu'autre chose.
Là pourra justement constituer le problème majeur du film : son grotesque assumé. L'on pourra aimer, comme il s'avèrera courant de détester la chose ( à juste titre, je le précise ). Moi même, j'ai adoré le film, le genre pas permis, mais devant le ridicule de la chose ( la faute à l'âge? Je ne saurai le certifier ), je n'ai pu qu'avoir un mouvement de recul. Bon, la déception n'était pas énorme, tant le grotesque manque d'importance dans l'oeuvre, mais c'est quand même plutôt refroidissant.
Pour terminer, parlons de ce que je vous promets depuis le début : les effets spéciaux de l'oeuvre. Bon, là, je ne vais pas me priver : bluffants, impressionnants, magnifiques, ils constituent une véritable révolution dans le genre, le genre qui te marque à vie. Surtout pour l'époque, où "Frankenstein" et "Dracula" avaient déja fait des leurs; ils étaient bons ( très bons même ), mais pas autant que le métrage en question.
Tout du long, j'ai pas pu m'empêcher de me dire "comment qu'ils ont fait, les gus?", sans jamais parvenir à trouver la solution ( quelques fois, j'y suis parvenu, parce que c'était évident, mais pour le coup du vélo qui roule tout seul, j'avoue que j'en suis resté sur le cul ). Et là, un constat s'est rapidement fait à moi : le film est sorti en 1933, et a mieux vieilli que "L'homme invisible" de Carpenter. C'est qu'il y a un problème, quand même ...
Loin de moi l'idée de critiquer Big John : je l'adore, ce mec, alors cherchez pas de critique où il n'y en a point. Tout ça pour dire que j'ai adoré l'oeuvre, et que la virtuosité des images, doublée d'une technique irréprochable ( mon dieu, quand il enlève ses vêtements ... haha, ça sonnait différement dans ma tête ), ainsi que d'un jeu d'acteur convaincant, m'a complètement émerveillé. A noter, également, un humour très efficace et une écriture qui fait son job. On regrettera, néanmoins, un manque de personnalité de notre méchant, juste fou, rien de plus. A voir, un grand film.
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Créée
le 13 janv. 2016
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