« Ciel, mon coach ! ».(Des danseuses sont quasi mariées à leur métier et chorégraphe).
Dans de beaux vrais décors par un proche de François Truffaut et Carol Reed.
Avec vanne&gag qu'on retrouve même dans Larry et son nombril (1999).
Juste quelques mini remarques sur cette comédie musicale très honorable qu'aimait de Funès (succès à sa sortie, même si moindre que ses autres films):
________________Une comédie musicale tellement meilleure que beaucoup auxquelles j'ai été forcé d'assister.
Dans son genre et époque bien spécifiques, un quasi chef d'oeuvre sous-estimé et mal aimé.
Encore revu, cette fois grâce à France 3. Grâce à Arte, la fois d'avant.
Je ne m'en lasse pas. J'envisage de le voir une fois par an. Il donne le sourire. La musique reste ensuite et revient en tête.
Pour sourire bêtement au travail ou en ville, et/ou face à un emmerdeur,
il me suffit de repenser à de Funès expliquant au policier Italien (Marco Tulli) que lui et son fils cherchaient juste une nourrice. Ne parlant pas Italien, il le fait avec des gestes, bruits de bouches et langue.
Il n'est alors pas moins drôle que notre Jim Carrey dans l'énorme succès commercial de 1994, 'Menteur Menteur', où incapable de mentir, suite à un souhait fait par son fils, Carrey se retrouve dans un ascenseur avec une nouvelle voisine callipyge, Krista Allen, surprise que tout le monde a été très accueillant et gentil avec elle, et Jim Carrey sous l'effet du sort, lâche contre son grès, que les gens sont gentils avec elle à cause de "votre forte poitrine", "grâce à vos gros seins"..."môman!!" etc.
et s'ensuivait dans ce succès de 1994, une imitation par Jim Carrey quasi littérale de Louis de Funès de 1971 dans le bureau italien, mais lui, imitant à la fois le job d'une nourrice, ses formes et le bébé nourri...
____________ Des années après ma première découverte et amour pour sa musique, alors sans rien en savoir, donc sans cuistrerie,
j'ai ensuite mieux compris qu'elle était d'un talentueux génie que je n'ai pas fini d'explorer: Francois de Roubaix
Il est hélas mort bien jeune, jamais retrouvé, en plongée sous-marine, alors qu'il avait justement fait une autre merveille en bande originale, celle des 'Aventuriers' où Delon et Ventura donnent justement une sépulture sous-marine au corps de Joanna Shimkus, que j'espère rejoindre un jour...
Un des moments de cinéma qui a d'ailleurs ému aux larmes Albert Dupontel quand il l'a vu à la télé , mais "il l'a caché" à sa famille, dans "leur salon".
____________ 'L'homme orchestre' est presque parfois une sorte de vaudeville où le mari aurait plusieurs femmes à surveiller.
Le coach sévère rencontre un autre 'père' strict, qui était déjà le frère macho strict dans d'autres films Italiens: Tiberio Murgia.
____________ J'aime ses scènes tournées dans le port de Nice (celle du yacht et son départ). Ou celle sur la Promenade des Anglais (au début).
____________De Funès est à son meilleur dans ce film qu'il voulait: une interprétation d'un chorégraphe digne de celle de Roy Sheider dans le Bob Fosse 'Que le spectacle commence'.
(je ne suis pas ironique et je ne plaisante pas; il adore visiblement ce rôle; joue sur plusieurs notes: physiques, dialogues, danses et il saupoudre le tout de gentille morale etc. ).
_________________Imdb m'apprend que l'idée est d'un Géza von Radványi, frère de l'écrivain Sandor Mirai;
dont je conseille , un livre très fort sur l'amitié: 'Les Braises' (ça c'est pas dans imdb).
__________________l'acteur qui veut le battre à la course "dans SA rue", au début, et qui a justement une plus GROSSE voiture, serait un acteur porno? Mort à 42 ans: un Daniel Bellus.
_______________ Certes, le coach paternaliste, pèse ses danseuses et renvoie une trop grosse et même refuse l'audition d'une trop grosse avant même qu'elle essaye;
mais c'est encore le cas de nos jours; il n'est pas pire que la brute de Whiplash (tant aimée).
MAIS Evan Evans, bien avant MeToo, leur apprend aussi à se défendre contre les gros lourds sans négocier; il ne fait pas que surveiller leurs poids;
il leur donne aussi des cours d'auto défense et de judo en 1971! LUI !
___________J'aime beaucoup la suite de cette scène d'un peu "Women's empowerment".
Le jeune fils, épuisé d'avoir servi de partenaire de judo, a des visions de son père en sorte de Toshiro Mifune ou Hattori Hanzo et toutes les danseuses deviennent un peu des personnages de 'Kill Bill 2' de Quentin Tarantino.?
______________ bon, on a encore droit à un plan sur le visage d'un noir effrayé! (Le chauffeur de bus freinant sec). Même dans Die Hard 2/58 minutes pour vivre en 1990, il y aura aussi encore un gros plan sur le visage effrayé du noir costaud méchant fuyant le petit vélo de Bruce Willis à l'aéroport; alors en 1974! c'est hyper pardonnable aussi.
D'autant que ce chauffeur de bus a lui des lignes de dialogues et se moque de la tête du père et du fils: "ce sont des fous", eux!
Ibrahim Seck est aussi le majordome dans 'Le tatoué', où il joue une sorte de Jeeves, qui lui tient tête ("qu'est ce que vous avez de plus que moi?": offrant à de Funès, un de ses meilleurs mimes de toute sa carrière selon moi ^^).
_____________ j'aime quand le père et le fils suivent la fugueuse le soir car c'est jusqu'au port de Nice (construit par des prisonniers devenus esclaves...): elle rejoint son amant dans un yacht; Port de Nice aux nombreux antiquaires, et hauts lieux d' "évasion fiscale" selon Philippe Labro et le flic Jean-Louis Trintignant et leurs scènes tournées au même endroit dans 'Sans mobile apparent' sorti juste un an plus tard.
________________Je trouve les scènes surréalistes excitantes: on sent que Louis de Funès est laissé libre. Dans La Grande Vadrouille , quand il épingle sa perruque de chef-d'orchestre, son crâne le fait souffrir...ici, il éteint les lumières de sa chambre sans en toucher les boutons, une fois à droite, une fois à gauche, façon Peau d'Âne cuisinant.
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"Larry David Soul Stare" avant l'heure?:
_____________Evan Evans manipule son fils par «psychologie inversée », en lui demandant d'ignorer
les (pseudo) avances et l'amour soi-disant secret pour lui de l'amusée Noëlle Adam, sentiments
qu'il vient de totalement inventer pour tenter de saboter la vraie relation qu'elle a avec le propriétaire du Yacht. Il ne peut pas laisser partir cet élément clé pour sa troupe.
Il demande à son fils s'il peut compter sur lui en le regardant droit dans les yeux et insistant dans un silence scrutateur, pour vérifier et lire sa sincérité par télépathie, en 1971...C'est l'un de mes gags récurrents préférés depuis 1999 dans la série HBO 'Larry et son nombril', de l'excellent "inventeur... et auteur" Larry David, depuis 11 saisons: il regarde en silence les gens au fond des yeux pour deviner s'ils disent la vérité! toutes les critiques trouvent ça épatant...Louis le faisait déjà dans cette scène avec son fils!^^
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________Un des meilleurs rôles de Paul Preboist, pas du tout sous-utilisé ou juste faire-valoir: Louis de Funès et Serge Korber lui donnaient du temps; il joue un manager, sculpteur hilarant et ...vanneur! de rien de moins que de Funès. Il a sculpté la statue de la salle à manger...
Paul Preboist est aussi une sorte de mini Jeeves ou de mini Charles Laughton dans 'L'Extravagant Mr Ruggles'.
Je suis pathétique mais la scène où Préboist fait donc face à un client qui exige un minuscule "pot de chambre", alors qu'ils "ont toutes les facilités dans leur chambre", me fait rire à chaque fois!
Le décor de son hôtel, avec les balcons intérieurs, et les scènes de danseuses me rappellent même un peu, les décors d'un film de Jerry Lewis, "Le tombeur", aussi dans "un foyer de jeunes filles".
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Infos ajoutées le 27/01/2022:
_______Lors des auditions au début, le Pygmalion rencontre "Enrika Srimopening", la danseuse plus classique que les autres...on le voit alors imaginer le mélange de sa danse ballet classique avec des sons modernes...il me fait alors penser aux mélanges que feront, entre autres, Clément Cogitore et le chorégraphe Bintou Dembélé dans "Indes Galantes" en 2019.
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En voulant en savoir plus sur ses danses et Louis, je tombe sur un interview du chorégraphe Renè Goliard sur un blog (extraits):
"Comment s'est déroulé votre travail avec François de Roubaix pour coordonner la musique avec la chorégraphie ?
_Nous avons travaillé ensemble tout au long de la réalisation du film. Nous somme partis avec De Roubaix et Korber dans une maison en Bretagne et, ensemble, on a décidé de tout, notamment du scénario. Je connaissais déjà de Roubaix avant car j'avais travaillé avec lui sur un court-métrage. C'était une personne très gentille, facile, adorable et il a d'ailleurs épousé une des danseuses qu'il a rencontré sur le plateau du film. A la base, nous travaillions sur maquette"
_"Comment s'est déroulé votre travail avec Louis de Funès ?"
Nous avons fait de longues répétitions ensemble, plus d'un mois et cela au grand désespoir de Gaumont (rires). (Rene Goliard, le chorégraphe)
(...) J'ai travaillé cinq mois à ses côtés et lorsque nous avons dû répéter avec toute la troupe il a été pris de panique, il avait un trac incroyable mais finalement, le jour J, il est arrivé, a serré la main à toutes les danseuses et il ne s'est pas trompé une seule fois. Il a été exemplaire si bien que toutes les filles l'ont applaudi. Il était même tellement bien qu'il restait toujours avec les filles et qu'il avait en quelque sorte pris ma place !
(...) Korber me l'avait dit "Il peut être (difficile) mais uniquement avec les gens qui ne sont pas professionnels, ceux qui ont la grosse tête !" Louis détestait les personnes ayant un côté paillette et il était aux anges lorsqu'il avait en face de lui une personne simple comme lui, soucieuse de son travail. Personnellement, je n'ai jamais eu de heurts avec lui, nous avons eu des rapports exceptionnels.
_"Toutes les danseuse étaient des professionnelles ?"
Oui toutes. Il y avait Noëlle Adam. J'avais déjà travaillé avec elle dans un ballet qui s'appelait "Rendez -vous manqué", dans lequel elle était une véritable star et elle a d'ailleurs fait le tour du monde.
(Interview de M. René Goliard du 22 juillet 2007 par Franck et Jérôme, deux passionnés de Louis de Funès dont je découvre bien tard l'ancien blog de 2007 http://nimotozor99.free.fr/presentation.htm )
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"Je me suis un peu fâché avec François (Truffaut) avec qui je travaillais avant, car il me disait "mais tu ne peux pas faire un film avec Louis de Funès" (jugé trop commercial; raconte Serge Korber dans le doc La La La rendant hommage aux comédies musicales, y comprises L'homme orchestre).
_______________Aimant tellement ses décors, je découvre après qu'ils sont d'un "Rino Mondellini" qui a travaillé notamment aussi sur 'Ascenseur pour l'échafaud' de Louis Malle et sur 'Trapèze' de Carol Reed.