Aussi farfelue soit-elle, l’idée du film n’est pas idiote. À l’heure où l’intelligence artificielle connaît d’incroyable avancées, imaginer, à court terme, qu’un robot à allure humaine remplisse toutes les tâches d’une maison et plus si affinités, fait même plutôt sens. Imaginer que le progrès fasse de l’ombre aux hommes ou en femmes est, d’ailleurs, déjà d’actualité. Ainsi, le pitch n’est pas si bête que cela. Le problème, c’est son traitement. Flirtant avec le drame d’anticipation, le film échoue là où il était attendu, à savoir sur le plan comique. Perçu comme un rival, le robot n’est que rarement un catalyseur du rire. Il est plutôt une invitation au vaudeville et au drame intimiste, ce qui n’est évidemment pas compatible avec le projet.
Xavier Durringer, à l’écriture et à la réalisation, plutôt connu pour des films très sérieux, semble vraiment ici très mal à l’aise. Ne pouvant s’empêcher de verser dans le drame, on dirait qu’il s’oblige parfois à intégrer des éléments comiques qui ne font, en fait, que reprendre les traditionnels poncifs du genre. Le scénario est, par ailleurs, très mal maîtrisé. De nombreuses pistes sont ainsi ouvertes, explorées puis abandonnées (celle du psychiatre par exemple) et on comprend mal les difficultés sexuelles de Didier Bourdon dès l’arrivée du robot dans son foyer. Les enfants du couple apportent peu de choses à la narration et à la dimension comique de l’ensemble (peut-être aurait-il été plus utile d’en faire ses enfants à elle dans une famille recomposée). La séquence finale, enfin, brouille le message du film.
On retiendra cependant l’excellente interprétation de Pef en robot plus vrai que nature. Son utilisation est, en outre, plutôt bien dosée. Le couple principal, même s’il ne fonctionne pas à 100%, est plutôt agréable et on retrouve les habituelles fanfaronnades de Didier Bourdon qui, si on apprécie son jeu, font parfois mouche. En clair, ce n’est pas totalement désagréable, c’est même parfois plutôt sympathique mais les occasions de rire sont trop rares et le film se perd trop souvent pour faire d’un pitch a priori foireux une réflexion plutôt amusante.