“The Man who killed Hitler and then the Bigfoot”.
En français dans le texte, “L’homme qui a tué Hitler et puis le Bigfoot” ! Késako ?
Et bien, voici l’un des titres de film les plus improbables depuis les fausses bandes annonces Grindhouse - notamment “Werewolf Women of the S.S.” de Rob Zombie - présentées à l’entracte du double programme “Boulevard de la mort” et “Planète terreur” de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez en 2007. À ceci prêt que, “The Man who killed Hitler and then the Bigfoot” est une œuvre bien réelle, jugez plutôt. Après avoir assassiné Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale, Calvin Barr (Sam Elliott/Aidan Turner), un militaire américain se trouve confronté à un ennemi d’un autre genre ! Le gouvernement américain fait appel à lui, avec pour mission d'abattre le Bigfoot - mais pas la famille Anderson - (petite référence amusante). Le monstre des Rocheuses canadiennes serait porteur d'une peste mortelle, qui risquerait d’éradiquer l'humanité. Pour ceux d’entre vous, qui comme moi ont eu envie de faire partie de l’aventure, l’expérience fut à la fois déroutante et réjouissante. Robert D.Krykowski, dont c’est ici la première réalisation (compliqué pour lui de s’intéresser à un scénario classique après cet OFNI, Objet Filmique Non Identifié), nous entraîne dans un récit uchronique - l’assassinat d’Adolphe Hitler - “LE” fantasme cinématographique par excellence, parfois réussi : “Inglourious Basterds” de Quentin Tarantino en 2007, ou bien avorté : “Chasse à l’homme” de Fritz Lang (1941) ou encore “Walkyrie” de Brian Singer (2008), entre autres - mais aussi dans un récit fantastique prenant corps dans l’inconscient collectif nord-américain, avec la traque du Bigfoot. Avec ce matériau pour le moins touffu - qui aurait pu faire l'objet d'une mini-série - il fallait bien au long-métrage, un acteur à la hauteur - ou plutôt deux acteurs à la hauteur pour jouer Calvin Barr. Sam Elliott (“Mask”, “Roadhouse”) et Aidan Turner (“Le Hobbit” trilogie) étant taillés pour le personnage, Robert D.Krzykowski n’a plus qu’à dérouler le fil de son extraordinaire histoire aidé par ses deux talentueux comédiens. “The Man who killed…” va tenir ses promesses - même si parfois le film est un peu trop bavard - on n’y voit Hitler mourir et le combat entre Calvin Barr et le Bigfoot sera acharné. Empruntant aussi bien au cinéma d’aventures - surtout dans la deuxième partie - de guerre et d’espionnage - dans la première partie - “The Man who killed… ”, dont le récit s’étire sur une quarantaine d’années, se visionne aussi comme un drame mélancolique sur le temps qui passe, sur les rendez-vous manqués (l’histoire d’amour de Calvin). Enrobé dans un décorum tout droit sorti d’une BD - de part son titre, ses incroyables situations et ses effets spéciaux - on se trouve plongé dans un univers quasi super héroïque, dans lequel le sacrifice d’un seul mènera à la survie de tous !