Au-delà de l'infini
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le 1 mars 2017
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Je ne connaissais Srinivasa Ramanujan que de nom avant d'aller voir ce biopic aux allures académiques. Il présentait certains intérêts aguicheurs, et l'idée de rendre honneur aux mathématiques ainsi qu'à ce personnage méconnu qui méritait d'être mis en lumière.
Une fois n'est pas coutume, je vais un peu parler des défauts du film. Cyniquement, je dirais qu'il souffre des habituels problèmes des films d'auteur de ce genre, dit "académique", et dont l'auto-formatage n'a parfois rien à envier à celui des blockbusters. Or, ici, une pléthore de clichés gâche une intrigue prometteuse. Cela rend le tout assez prévisible. Ainsi, des bonnes scènes sont parfois suivies par des passages vus mille fois ailleurs, et souvent agaçants.
Je pense notamment à la scène où Ramanujan se fait frapper par les soldats, accusés d'être trop privilégie pour ce qu'il est, c'est à dire un Indien.
Bien que ce soit basé sur des faits réels, je m'attendais à un peu plus d'audace. D'ailleurs, des scènes de ce type s'extériorise une impression de déjà-vu assez gênante, rendant le tout souvent artificiel. Est-ce que ça s'est réellement passé ? En tout cas, que tous les personnages aient réellement existés ou non, leurs traits de caractère sont souvent exagérés, ils en deviennent inévitablement archétypaux, à l'exception de quelques-uns. La relation de Ramanujan avec son épouse, par exemple, ne présente rien d'original. Sa mère n'est qu'une maman poule peu intéressante, et sa rivalité avec sa belle-fille alourdit le film de scènes complètement inutiles. Parmi tous les professeurs et scientifiques que nous croisons, ils représentent le problème de l'intrigue convenue du film
Bien évidemment, personne ne croit en lui parce que c'est un "Indien". Et bien évidemment, dès qu'il aura fait ses preuves, ils croiront en lui et il sera honoré.
La forme met en évidence l'académisme du film. Les musiques sont trop appuyées et la mise en scène est inégale, parfois tape à l'oeil, parfois plan plan. Mais au-delà de tous ses aspects, quelques éléments m'ont plu.
Tout d'abord, même si ce n'est jamais vraiment sophistiqué, le film rend honneur aux mathématiques. En fait, il le fait parfois trop, en le répétant à longueur de temps et ce, dès le début du film. Ensuite, la relation entre Ramanujan et Hardy est intéressante et bien traitée. Elle va bien plus loin que la simple relation entre élève et professeur. Contrairement à beaucoup, Ramanujan est conscient de ses capacités et il vient lui-même se mettre en valeur. Une sorte de prétention mêlée à de l'humilité se confronte, et aussi curieux que cela puisse paraître, lors de toutes ses scènes avec Hardy, il se révèle intéressant. En outre, l'opposition entre l'intuition et la rigueur, des thèmes très présents dans le milieu scientifique, est évoquée avec brio.
Par ses thèmes, The Man Who Knew Infinity est sympathique, malgré son académisme. À défaut d'être mémorable, il est plutôt intéressant.
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Créée
le 3 sept. 2016
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