Dans une petite bourgade montagnarde le coma de Takuji focalise plus ou moins l’attention des êtres qui l’entourent: c’est le prétexte à la plongée contemplative que propose Kohei Oguri dans un Japon rural magnifié où la vie s’écoule lentement.
Vaguement choral, « Un homme qui dort» ne croise jamais complètement les destins qu’il expose et manque de fil conducteur à mes yeux… La faute sans doute à ce que les passages présumés donner corps aux illustrations n’interviennent qu’après une bonne moitié de film et reposent entre autres sur une représentation « classique » du théâtre Nô qui bien sûr m’échappait totalement.
Malgré ces « défauts » qui peuvent sembler rédhibitoires, les décors naturels, les intérieurs sobres, la superbe photographie et les rapports très humains qui sont esquissés dans une recherche éminemment sensible de l’instantané sont si joliment mis en scène que le manque de consistance globale propre à entraver l’immersion tend à s’effacer tandis que demeure la portée affective des thèmes intemporels que sont la vie, la mort, l’âme, le rêve…
Assurément émaillé de mille beautés et servi par une superbe musique signée d'un certain Toshio Hosokawa, « Un homme qui dort » ne manque pas d’arguments pour me séduire envers et contre mon occidentalité bâtée.
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