Comme souvent chez Hitchcock, les protagonistes sont des personnages lambda qui se retrouvent confrontés malgré eux à des malfrats, et n'ont pas possibilité de se défaire de leur délicate situation car ils deviennent profondément concernés (La Mort aux Trousses, Fenêtre sur Cour). En l'occurrence, c'est la détention d'une information d'ordre politique qui entrainera nos personnages dans cette histoire.


Il s'agit sans trop de surprise d'une affaire de meurtre organisé, et là encore, Hitchcock avait précédemment déjà pondu quelques perles du genre (La Corde en 1948, Le Crime était Presque Parfait en 1954). C'est donc un film plutôt classique quand on le situe dans la filmographie du réal, et dans la bonne moyenne de ce que celui-ci a réalisé.


Comme dans Le Crime était Presque Parfait, on vit le film dans l'attente d'un évènement, le meurtre dont l'échéance s'approche doucement, en espérant qu'un imprévu fasse capoter l'opération. Tout cela engendre un certain suspense, magnifié par la mise en scène dans certains lieux, je pense par exemple à l’étage de l’ambassade et son ambiance oppressante, que l’on découvre à travers des plans fixes immersifs, à la manière du jeu Myst, comme pour grimper des marches dont tout le potentiel sera dévoilé lorsqu’on les redescendra.


D’une manière générale, L'Homme qui en savait trop fait vraiment preuve de suspense, on a une intrigue plutôt réaliste et un James Stuart avec le charisme de ses meilleures années. Cependant, Doris Day se complait dans un surjeu assez vieillot, même pour un film de 1956, se contentant de jouer la mère meurtrie et impulsive.


Toutefois, si l'enlèvement du gamin peut faire office d'un point de non-retour pour les deux parents qui se retrouvent coincés, il constitue pour moi un prétexte. L'Homme qui en savait trop est intéressant car les protagonistes se mêlent à une histoire de terrorisme, certes pour sauver leur gamin, mais aussi et surtout par volonté d'agir en héros. Ils vont d'ailleurs déjouer l'assassinat, prenant ainsi des risques pour la sécurité du gosse. Dès lors que James Stuart "en sait trop", tout comme dans Fenêtre sur Cour, il ne peut pas s'empêcher de se mêler de ce qui ne le regarde pas.


Bien que le bon déroulement du scénario ne soit jamais compromis, et que la trame soit finalement assez basique et guère surprenante, L'Homme qui en savait trop se regarde bien, d'autant plus que le ton est assez léger, en témoigne la dernière phrase du film. La mise en scène est notablement réussie, rien que pour la scène sur la musique de Bernard Herrmann, où l'orchestre, complice de la montée en tension, est magnifié par une caméra versatile et un montage fougueux.

Monsieur_Cintre
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le 23 janv. 2020

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Monsieur_Cintre

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