L'homme qui ment est de manière surprenante, l'histoire d'un homme qui ment. Un homme mentant tellement que rien dans le film n'est vrai, que rien dans le film n'est sûr, qu'à aucun moment on ne sait ce qu'il se passe réellement.
On nage ainsi entre les faux souvenirs de Boris (joué merveilleusement bien par Trintignant), l'histoire qu'est entrain de nous raconter Tritignant (mais est-elle seulement vraie ?) où il se met en scène entrain de mentir à une famille qui attend le retour d'un mari, d'un fils ou d'un frère absent depuis la guerre et surtout la propre folie du personnage.
Le montage est limite oppressant à bien des moments, les plans s'enchaînent montrent des lieux, des personnages différents et Tritignant qui ne sait plus faire comment se dépêtrer de cette situation, qui mal à l'aise essaye de s'enfuir, qui craque... on nous montre les visages des femmes, sophistiquées aux sourcils tellement dessinés qu'ils semblent irréels.
On est dans un cauchemar, avec une perte totale de repère de ce qui est la réalité, de ce qui arrive et de ce qui est imaginé.
D'une certaine manière le délire final semble se rapprocher du Procès d'Orson Welles où la folie semble s'emparer totalement du personnage, où la logique ne semble plus exister, le temps et l'espace semblent se dissocier jusqu'à ce "Fin" final où jamais je ne crois avoir été autant surpris à son apparition... la boucle semble bouclée, le chaos est partout.