Dempsey Rae (Kirk Douglas), un aventurier errant, se lie d'amitié avec le jeune Jeff Jimson (William Campbell) à qui il va apprendre notamment à se servir du révolver. Devenu contremaitre d'un ranch immense , il craint que sa patronne Reed Bowman (Jeanne Crain ) déclenche une guerre entre éleveurs en laissant paitre ses bêtes dans la prairie...
Après avoir travaillé avec d'immenses réalisateurs comme Minnelli, Wilder, Walsh, Mankiewicz ou encore Howard Hawks, Kirk Douglas s'offre King Vidor. Kirk a mis son salaire en participation pour pouvoir mettre son grain de sel , comme souvent, sur les décisions artistiques du projet si bien que King Vidor renia ce film suite à de nombreux désaccords avec la star...
Pourtant le tournage conflictuel ne se ressent pas à l'écran. On sent même une certaine complicité entre les acteurs, en particulier en Kirk et le jeune William Campbell (très bon ) et avec Jeanne Crain avec qui il avait déjà partagé l'affiche dans "Chaines conjugales".
Un des points forts du long métrage est justement la relation entre eux: presque paternel avec le jeune mais plus ambigu avec la propriétaire. Le personnage campé par Kirk Douglas est à la fois attiré par elle tout en étant méfiant de ses actions. Jeanne Crain est d'ailleurs excellente en femme à la forte personnalité.
Le méchant est également excellent et joué à la perfection par Richard Boone. Il interprète Steve Miles qui est le chef d'une bande de tueurs contre lesquels tous les fermiers font front commun.
Quant à Kirk Douglas, il crève l'écran une fois de plus dans ce personnage qui parait rigolard mais qui va s'avérer être plus sombre. Après avoir joué de la guitare dans "20 000 lieues sous les mers", Kirk nous montre qu'il est habile au banjo. A noter que c'est vraiment lui qui chante...
Le spectateur va comprendre au fur et à mesure pourquoi il s'attache au jeune Jeff et surtout d'où vient sa haine des barbelés qui de toute manière est le symbole de l'emprisonnement et donc contraire à la liberté à laquelle tient tant, à juste titre, son personnage Dempsey Rae.
King Vidor se montre très à l'aise aussi bien dans les scènes de tension, voire d'action, que dans les scènes plus psychologiques.
King Vidor signe un grand western qui parle d'individualisme, d'apprentissage avec en prime un histoire d'amour impossible entre 2 être qui s'attirent mais qui sont trop différents pour s'entendre... Et puis on voit le début du capitalisme...
Et Kirk Douglas trouve un de ses nombreux grands rôles !