L'homme qui tua Liberty Valance, c'est un des ces westerns qui pour moi atteint la perfection ( on ne va pas chipoter).
On pourrait disserter sans fin sur le contenu de ce délicieux mille-feuilles, sur tous les thèmes abordés, sur le triangle amoureux, le duel à trois, le choix de la narration etc...
On pourrait parler de patates et de steacks, enfin surtout d'un steak...
De la réalisation magique : du duel, des scènes de foules, de presque chaque scène en fait tant cela fourmille de détails et de vie.
Des acteurs excellents, Wayne et Marvin en tête, mais aussi de tous les autres tant chaque rôle est marquant ( mention spéciale aux ivrognes, peureux et autre bègues).
Bon Lee Van Cleef manque clairement de muscles quand il doit démolir le local du journal ( il a vraiment du mal à manier la chaise et à casser quoi que ce soit avec) mais je chipote ( j'avais promis que non tant pis).
C'est tantôt vraiment brutal, souvent très drôle, fortement nostalgique, les dialogues sont très fins et la musique fort sympathique.
Bref c'est très très bon.
---Attention il y a du poil ensuite ---
Mais j'ai un problème à cause de ce film : j'ai encore une drôle de boule dans la gorge tellement il m'a ému.
Faut que j'évite d'y penser c'est tout.
Pour tout dire, j'en veux (presque) à James Stewart d'avoir ramené ses bonnes manières, ses livres et le droit dans l'ouest.
Je lui en veux d'avoir poussé John Wayne à lâcher son côté un poil égoïste et sa vie pépère à venir pour le sauver en permanence et finir par tout perdre.
Ca m'a rendu malade tellement il m'a touché ici.
J'ai même eu de la peine quand cette ordure de Lee Marvin s'est salement faite déssoudée, pourtant il est terrifiant dans son rôle et tout le film j'ai attendu ce moment, mais rien à faire ça m'a fait mal aussi.
Le bon côté, c'est qu'avec ce film j'ai définitivement retrouvé le héros de mon enfance ( j'avais commencé à retrouver sa trace avec la prisonnière du Désert ) mais là c'est tellement fort : chaque mot, chaque expression; sa façon de bouger, le moindre mouvement : la grande classe.
Voilà il est revenu à sa place, tout en haut, sans même avoir eu besoin de mettre un coup d'épaule, un simple haussement suffit.