L'homme qui voulait juste faire un tour sur l'autoroute

Les autoroutes ne sont pas des lieux très conviviaux, ça, tout le monde le sait. Embouteillages, accidents de voitures, benêts qui ont pris au pied de la lettre leurs petits camarades les invitant à jouer en ces lieux inadaptés à toute activité ludique sont le lot de ces endroits où règne la vitesse. Mais l'autoroute, c'est aussi un lieu où des gens peuvent disparaître et où on peut voir des vies basculer. C'est ce que raconte L'Homme qui voulait savoir. Enfin, un peu mais pas tout à fait...

Plus sérieusement, le film tourne autour des deux figures principales, à savoir Rex Hoffman (Gene Bervoets) et Raymond Lemorne (le grand Bernard-Pierre Donnadieu). Rex Hoffman, c'est celui qui a tout perdu pas très loin d'une station-essence, celui qui trois ans durant va mettre tout en oeuvre pour savoir ce qui est arrivé à son amie Saskia, son obsession consumant sa vie professionnelle et sentimentale. Raymond Lemorne, quant à lui, apparaît comme un être ambigu, mais se montre finalement être un père de famille tout ce qu'il y a plus de banal. Pourtant, il se retrouve mêlé à cette histoire de disparition.

L'ambiance de ce thriller est juste impeccable. Malgré un départ en vacances un peu longuet, la quête de vérité de Rex est terriblement prenante. En parallèle, on essaie de déchiffrer le comportement fascinant du personnage de Bernard-Pierre Donnadieu, qui n'est pas tout à fait aussi pétri de bons sentiments que cela, mais qui en même temps n'est pas tout à fait l'ignoble criminel qu'il aimerait devenir, en témoigne ses multiples tentatives d'enlèvement foireuses. La conclusion est terriblement tordue, cruelle mais toujours avec ce nappage de bonhomie. Bref, c'est diaboliquement bien joué !

La réalisation n'est pas phénoménale, la musique sent bon le thriller de la fin des années 80, mais des films avec une atmosphère aussi captivante, j'en veux encore !