L'Homme qui voulut être roi par SanFelice
La première des grandes réussites de ce film, c'est son atmosphère. Huston parvient dès les premières images à instaurer une ambiance très particulière, mélange de réalisme et de mystère quasi-mythologique.
Le cinéaste commence par une description plutôt réaliste des Indes Britanniques victoriennes : les charmeurs de serpents, les rues poussiéreuses, les trains bondés, tout y est. Mais, à cela il surajoute des scènes qui plantent une ambiance de légende : la première apparition de Michael Caine en mendiant boiteux rongé par le soleil et la maladie, les rites secrets de la franc-maçonnerie, le pays inconnu dans des contrées lointaines et mystérieuses, le voyage initiatique, tout y est. Huston crée un film qui mélange récit d'aventures et conte.
On ne peut alors qu'être emballé par ce résultat que plusieurs ont essayé d'atteindre mais qu'il est le seul à avoir aussi bien réussi.
Mais Huston ne fait jamais les choses à moitié (que ce soit pour réussir ou louper un film). Non content d'instaurer son atmosphère envoûtante, il y ajoute un scénario inspiré de Rudyard Kipling et passionnant (misant, là aussi, sur le conte avec sa morale mais sans jamais asséner lourdement un message). Un rythme qui ne faiblit pas une seule seconde. Et trois acteurs formidables en temps normal, mais qui se surpassent ici. Christopher Plummer, très sobre et convaincant en Rudyard Kipling. Mais surtout Michael Caine et Sean Connery, impressionnants, époustouflants, tour à tour hilarants ou effrayants.
Tous les ingrédients sont donc réunis pour faire de ce film un chef d'œuvre inoubliable.