Avant toute chose, il est important de signaler que L'Homme sans visage est un livre très méconnu signé Isabel Holland. Mel Gibson en réalise donc sa propre version pour son premier film en tant que réalisateur.
C'est un film sur les mentors. Pour résumer ce qu'a déclaré Jeff Nichols lors d'une interview dans le magazine Première en 2013, "un mentor doit non seulement te prodiguer les conseils dont tu as besoin, mais qu'il doit aussi savoir quand sortir de ta vie, afin de te donner la possibilité d'en ouvrir un nouveau chapitre. S'il reste trop longtemps auprès de toi, tu finis par voir ses défauts, ses fêlures. Tu réalises qu'il est vulnérable et tu risques alors de perdre le respect que tu as pour lui." Et il est bon parfois d'avoir une épaule sur qui s'appuyer pour s'épanouir, s'affirmer, trouver sa place ou pour réaliser ses rêves comme Chuck (Nick Stahl), qui a littéralement besoin de s'émanciper de sa famille pour s'inscrire dans une école militaire. Chuck a la rage de vivre et a soif de découvertes. Il a besoin d'avancer dans la vie et il va trouver en Justin McLeod (Mel Gibson), plus qu'un professeur.
C'est un film sur l'adolescence, une émouvante leçon de vie contre les injustices, sur le fait qu'on vous colle trop facilement une étiquette, qu'il faut se méfier des apparences. Le titre du film se justifie à la toute fin de l'histoire. C'est un film courageux, bouleversant, et il fait partie, selon moi, des meilleurs films sur l'amitié.