"L’Honneur des Prizzi" est une sorte de pendant moderne du "Faucon Maltais" (du même Huston), dont il possède le cynisme nonchalant, l’humour pince-sans-rire et la complexité, rehaussé néanmoins d'une pointe de mauvais goût hystérique qui n'appartient qu'à notre époque, pour le meilleur et pour le pire (Nicholson s'en donne donc à cœur joie dans la truculence...). Ce film très noir, qui avance comme une horloge à demi détraquée vers sa conclusion, a d'ailleurs fondamentalement besoin d'acteurs du calibre de Nicholson et Turner pour que le spectateur puisse croire un instant au couple amoureux des plus improbables qu'ils forment, mais cette croyance - envers et contre toute logique - fait le plaisir indéniable du film. [Critique écrite en 1985]