Peu après la guerre, dans un quartier de Rome tenant plus du bidonville, la mère de cinq enfants et d'un policier va vouloir améliorer les conditions de vie de sa famille ainsi que ses prochains. Au point que ce soulèvement va poser des soucis aux autorités.
L'honorable Angelina est un film sur la solidarité, à une époque où l'Italie pansait encore ses plaies, et qui est représenté par le courage d'Anna Magnani, qui porte vraiment cette histoire de la tête et des épaules faces à un mari, Nando Bruno, à la fois passif et tiraillé de par sa fonction. Les premières scènes montrent en effet le chaos dans lequel vit cette famille, où chaque jour n'est qu'une question de survie avec des problèmes financiers dès le 14 du mois, et des familles pressées d'acheter des pates chez l'épicier du coin alors en rupture de stock. Ensuite, le personnage de Magnani, porté par la foule, va avoir des ambitions de plus en plus grandes, jusqu'à espérer des fonctions politiques, car elle est surnommée députée, mais la réalité de l'époque va lui couper des ailes de la façon la plus violente. Jusqu'à une scène ubuesque où elle va être arrêtée par son mari, le policier du quartier, qui va la mettre en garde en vue et lui faire passer un interrogatoire comme s'il ne la connaissait pas.
Replacé dans le contexte de l'époque, le film a une puissance politique assez forte, par le soulèvement des femmes, qui n'ont eu le droit de vote qu'à la fin de la guerre, et cela montre une colère qui monte par la voix et les actes d'Anna Magnani, par ailleurs coautrice du scénario.
On peut regretter cette fin sans doute conventionnelle, alors que le film était jusque là un modèle de subversion, la révolte des petites gens, mais L'honorable Angelina a quelque d'intéressant sur cette époque, une Italie en reconstruction, et que fait-on de ces gens en banlieue ?