Je dis Garland et Robert marche.
Et Alice en proie à l'amour, prisonnière du beau soldat Joe, regarde son homme repartir aussi vite qu'il est venu à elle... Et de cette histoire ensorcelée par les astres, elle ne retiendra que le meilleur et le plus imparable des sentiments ; elle ne se sent plus seule car elle est dans la foule, cette foule de ceux qui connaissent ce qu'est l'amour, le vrai, l'espace d'un instant fulgurant...
Ce film de Minnelli est une très belle histoire de cœur, Brève Rencontre où un soldat en permission tombe sous le charme d'une jeune secrétaire. Ils vivent quelques heures intenses où se mêlent état d'extase et regards tendres. L'horloge comme point de rendez-vous, comme le temps qui s'arrête pour les laisser vivre, comme cette volonté du cœur, du destin aussi, qui prendra soin de séparer les amoureux trop tôt - toujours trop tôt. L'horloge est leur chance et leur fatalité, elle est cette entremetteuse fastidieuse puis ce doux point d'ancrage à la réalité.
L'Horloge est un très joli film, une courte romance qui prend aux tripes, très bien interprétée par la fabuleuse Judy Garland et le (très) charismatique Robert Walker. Minnelli insuffle à son film une sorte d'énergie positive, et s'il joue avec le temps dans la deuxième partie du film pour renverser son propos, c'est pour mieux mettre en évidence cette fin candide et cruelle à la fois.
Un film que je vous conseille, vous pouvez y aller les yeux fermés, mais pas trop quand même, l'amour rend aveugle paraît-il...