J'avais vu 99F, et j'avais adoré.
On est ici dans un film assez similaire tant au niveau de la construction globale qu'au niveau du but et de la manière d'aborder le sujet traité. Autant 99F réussissait à trouver la justesse avec un "ni trop ni trop peu", l'Idéal tombe dans l'excès de satire: les personnages sont trop exagérés, les rôles un peu trop joués, le scénario un peu trop conventionnel, et le final un peu trop "fleur bleue". Plusieurs idées ont d'ailleurs été reprises (comme la scène de lendemain de soirée apocalyptique), mais sans trouver le bon ton.
Le film ne réussit pas à transmettre le même message que le livre dans lequel Beigbeider avait nettement mieux réussi à parodier ce monde de la mode et de la recherche de la jeunesse éternelle (livre que j'avais bien apprécié d'ailleurs). Les divergences par rapport au livre ont été assez décevantes, et la relation entre Octave et Lena n'a pas été traité comme à l'écrit; c'était pourtant un des gros point d’intérêt du livre.
Du côté positif, on note tout de mêmes quelques belles répliques très bien trouvées. On retrouve aussi un Gaspard Proust un peu plus à l'aise que dans l'amour dure trois ans, mais qui reste quand même dans un jeu un peu maladroit et propre à lui, que j'apprécie bien moins que ses chroniques habituelles.
Je ne vais pas baser cette critique comme on l'a souvent entendu sur le fait que Beigbeider critique un milieu qu'il fait vivre et qui le fait vivre, mais plutôt sur un manque d'audace cinématographique en restant dans le stéréotype du film ultra classique alors qu'il aurait pu en faire un film original, et insolent , plus à l'image de ses bouquins.