The rainmaker est un film de Coppola que je ne connaissais pas jusqu'à ce que je tombe dessus par hasard dans une videothèque. En fait, je m'aperçois qu'à part sa trilogie du parrain, Apocalypse, Rumble Fish, Peggy sue got married, et ses trois derniers films, je ne connais rien de son oeuvre. Triste non? En même temps, il est courant q'un réalisateur se fasse connaître par quelques un de ses films, et non toute sa filmographie.
The rainmaker est une histoire de tribunal, avec des avocats qui s'affrontent. J'ai toujours du mal à entrer dans ce genre d'histoire parce que justement ces histoires concernent très rarement l'avocat directement ; il prend la défense de quelqu'un d'autre mais reste au centre de l'intrigue, sachant qu'il n'y gagnera rien d'autre que de l'argent, concrètement. C'est certainement pour ça que la plupart de ces films mettent en scène un jeune avocat, novice, qui n'est pas encore rongé par la soif du gain personnel, et la vanité. Alors bien sûr MAtt Damon doit interpréter un jeune idéaliste à peine sorti du berceau. De ce côté là rien de neuf.
Là où je suis content, c'est de voir que les preuves ou contre preuves ne tombent pas trop comme des dei ex machinae. C'est tellement facile d'arriver avec un témoin surprise à 15 minutes de la fin pour basculer tout l'argumentaire de l'ennemi et ainsi faire gagner les gentils. Ici ce n'est pas le cas. Dès le début on connaît les éléments principaux, et très vite il nous est dit que ça n'est pas possible pour telle raison. Reste alors à passer ce rempart, et autoriser cette preuve. C'est ce qui arrive dans ce film. Bon il y a tout de même des petites facilités. Le deus ex machina principal de ce film, c'est le personnage interprété par Mickey Rourke. C'est lui qui débloque l'affaire en donnant un tout petit coup de pouce. C'est pas grand chose et c'est plus oumoins préparé, mais c'est de là que toute la victoire découle. Mais bon, voilà, ça fait un peu partie du jeu, et je dois dire que les dialogues et la façon dont les séances se déroulent m'ont séduit.
En revanche, je considère cette histoire d'amour comme inutile. Enfin non pas inutile. Elle et là pour renforcer le côté idéaliste du héros, mais aussi à rythmer le film. Un spectateur ne peut pas endurer une histoire dans laquelle la tension ne décroît jamais. Et c'est à ça que sert cette histoire d'amour. Entre deux scènes dans un tribunal, Francis intercale des scènes non pas fleur bleue, mais dont l'action se situe à un autre niveau que l'échange verbal, si vous voyez ce que je veux dire. Pas que ce soit sexe ou bagarre sans arrêt, mais en tous cas ce qui est dit dans ces scènes permettent au spectateur de laisser reposer ses neurones. C'est bien. Mais j'aurais aimé une autre façon. Pourquoi pas viser la corruption de cet idéaliste? Ou renforcer son trait de caractère autrement, par son amitié avec Devito apr exemple? L'amour semble toujours être le moyen pour faire du héros un type sympa, je trouve ça un peu lassant. Coppola ne propose malheureusement pas de point de vue frais sur la question.
Heureusement, il manie toujours bien sa caméra. Ses plans sont bien beaux, bien cadrés, bien composés, et ses acteurs font ce qui faut. Rien n'est laissé au hasard, et même la BO donne envie de taper du doigt. Pas une musique trop présente, non , le tapotement est d'ailleurs très discret. Un bon film doit avoir une bonne BO. Comme le film "les criminels" de Losey.
Bref, l'idéaliste est un film de tribunal qui passe assez bien. J'ajouterai tout de même un dernierdéfaut : le film commence très mollement. Ca met vraiment très longtemps avant qu'on ne se dise "ha ça va être cool". En fait, les véritables enjeux ne sont amenés qu'à la 40ème minute du film, ce qui est tard ; jusque là c'est assez flou et peu pertinent.