L'une des meilleures idées de films des années 2000 mais aussi le pire long-métrage de l'année 2007. Adaptation française très (très) libre du roman de Robert Louis Stevenson, L'Île aux Trésors entraine son pauvre spectateur dans une aventure incroyablement ennuyeuse où l'essence même du roman et le côté épique tant attendu pour un film de pirates sont ici occultés pour une aventure bavarde, censément humoristique mais surtout très ringarde...
Pourtant réalisé par Alain Berbérian (La Cité de la peur, Le Boulet) et doté d'un budget relativement conséquent pour une production européenne (15 millions d'euros), le film est d'une laideur sans pareille où montage approximatif, faux raccords, fonds verts presque visibles et nuits américaines dégueulasses s'ajoutent à des plans mal pensés, une direction d'acteurs inexistante et un rythme pachydermique éreintant. Les idées humoristiques sont intéressantes mais hélas très mal écrites : Gérard Jugnot peine à proposer une version convaincante de Long John Silver, Jean-Paul Rouve exaspère en Dr. Livesey alcoolique, Alice Taglioni agace en version féminin du maître de l'expédition Trelawney et le jeune Vincent Rottiers récite son texte théâtral, devenant un Jim Hawkins sans aucune crédibilité.
Scénarisé par deux inconnus dont ce sera l'unique effort cinématographique et aidés par le scénariste de Cravate Club et celui de Gamer (ceci expliquant cela), L'Île aux Trésors n'est qu'un enchainement de séquences jamais drôles, jamais épiques, toutes plus mal filmées les unes que les autres que l'interprétation désastreuse et la vacuité de mise en scène n'arrivent pas à sauver. Plus une épreuve douloureuse qu'un divertissement familial, le long-métrage devient au fur et à mesure de son visionnage une énigme puis une leçon de cinéma à laquelle on peut se référer pour ne commettre aucune des erreurs présentes ici. Terriblement cheap, horriblement soporifique, malheureusement raté. Aucune comparaison possible avec Pirates des Caraïbes, merci.