Pas besoin d’une longue vue...
Un petit film qui me laisse perplexe. Commençons par les points positifs. Cette animation épurée fonctionne très bien et se marie parfaitement à une mise en scène travaillée et fluide (dans la...
Par
le 25 déc. 2022
C’est l’histoire d’un voyage. Celui d’un jeune garçon qui ne connaît rien à la vie, enfermé qu’il est depuis toujours dans une forteresse-orphelinat des côtes grises de la Cornouaille. Tout ce qu’il connaît du monde, ce sont les récits de pirates que le vieux Maître Forbes (voix de Michel Robin) vient raconter aux gosses-détenus au lieu de leur faire la classe. Notamment les aventures de Black Mor, terrible détrousseur de navires, disparu, comme tout bon pirate digne de ce nom, avec le secret de son considérable trésor.
Du coup, qu’a donc décidé notre Kid de faire dans la vie ?
Black Mor, bien sûr !
Surtout qu’il a récupéré une carte au trésor, échappée un soir d’entre les pages du vieux livre du conteur. A son tour, donc, de s’échapper, en sautant de la fenêtre à la mer...
La mer, personnage principal du film. La mer et tout ce qui va avec : les ciels tourmentés, le vent, la pluie, les horizons, les bruits...et les bateaux. Le dessin - proche de la « ligne claire » de la BD -, les trognes des personnages, les couleurs, les bruitages - clapotis du roulis, vent dans la toile, frottement des haubans, crissement des cordes à la manœuvre -, les ambiances intenses et variées, tout est ici d’un rendu artistique particulièrement original et touchant, amplifié par un magnifique accompagnement musical (signé Christophe Héral) d’inspiration romantique où Brahms, Ravel et Debussy sont finement suggérés.
Kid, intrépide et sans foi ni loi, s’acoquine avec Mc Gregor et La Ficelle (voix de Jean-Paul Roussillon et Jean-François Derec ) - deux pieds nickelés de grand chemin dont la tête est mise à tout petit prix - pour voler un magnifique Cotre (joli voilier rapide à un mat, grand voile, foc et trinquette) où un africain découvert prisonnier dans la soute les aidera à naviguer.
Naturellement j’arrête là de vous raconter le scénario, mais je pense que vous avez compris que tous les ingrédients pour une bonne dose de palpitantes aventures sont réunis. Il serait toutefois dommage d’oublier de citer l’apparition inattendue d’une jolie fille à bord, qui finira d’armer notre jeune Kid pour la vie, en lui prouvant qu’on peut aussi ouvrir un cœur sans coupe-choux.
Mais bien au-delà de cet attachant - mais relativement « classique » - déroulement, c’est le sentiment du voyage en mer, tel qu’il est ici offert par l’image, qu’on retiendra.
Toute la force et l’émotion des gréements dans la brise est ici rendue avec une poésie et une finesse inédites.
Les voiles faseillent, se gonflent, tournent avec un saisissant réalisme et on prend un plaisir énorme à admirer la manoeuvre universelle de l’homme vers son destin au gré du vent.
Créée
le 20 avr. 2021
Critique lue 81 fois
D'autres avis sur L'Île de Black Mór
Un petit film qui me laisse perplexe. Commençons par les points positifs. Cette animation épurée fonctionne très bien et se marie parfaitement à une mise en scène travaillée et fluide (dans la...
Par
le 25 déc. 2022
C’est l’histoire d’un voyage. Celui d’un jeune garçon qui ne connaît rien à la vie, enfermé qu’il est depuis toujours dans une forteresse-orphelinat des côtes grises de la Cornouaille. Tout ce qu’il...
Par
le 20 avr. 2021
Le héros est un jeune orphelin enfermé dans un pensionnat dans lequel on pratique le travail forcé. Tous les soirs, les gosses ont droit à la lecture du récit des aventures d'un célèbre pirate. Un...
Par
le 23 juil. 2022
Du même critique
Bowie au biberon ? Même si en 1968 l’homme n’était pas bien vieux, même si sa carrière n’en était qu’à ses premiers pas, « BOWIE at the BEEB » n’a quand même pas pour traduction « BOWIE au biberon »...
Par
le 19 avr. 2021
5 j'aime
« J’aime à penser que les anciens fans des Beatles ont grandi, se sont mariés et ont des enfants, mais qu’ils ont gardé pour nous une place dans leur cœur » disait le gentil George Harrison dans une...
Par
le 19 avr. 2021
5 j'aime
2
Un de mes premiers chocs of the pop ! 1974, un samedi soir sûrement, sur l’écran noir et blanc du téléviseur familial, deux énergumènes à l’allure relativement inquiétante émettent une musique...
Par
le 18 avr. 2021
4 j'aime