Giovanni, Campanella...

Une double claque!
- Graphique d'abord. Des dessins d'une fluidité qui méritent d'être notée et qui manient habilement les technologies disponibles (animation dite traditionnelle, numérique...). Le tout n'est ni confusant et encore moins gênant. Bref un parfait compromis!
- Une claque au niveau de l'histoire. Episode marquant pour le Japon (question de la récupération éventuelle des îles Kouriles, encore d'actualité) avec une confrontation que l'on n'attend pas forcément (point de méchant impérialiste américain mais des Soviétiques). On suit les pérégrinations d'une famille, l'adaptation face à cet étranger qui est maintenant "chez lui", le sentiment habitant les locaux mélange entre résignation, révolte et nécessaire cohabitation. Le fait de suivre ces problématiques au travers du regard des enfants (tant Soviétiques que Japonais) ne fait qu'accentuer les difficultés (langue, acclimatation...) autour de cette partie méconnue de l'histoire Japonaise.
Et c'est le tour de force réussi par ce film: évoquer de manière pudique et quoique lyrique l'occupation subie par les Japonais. Aborder des sujets graves et suivre comment ses enfants vont les vivre. Renverser quelques idées reçues aussi autour des Japonais (non ils ne sont pas que des Kamikazes, non le Japon n'est pas que Samouraï et Karaté) sans pour autant verser dans l'entreprise de rédemption à outrance. Et c'est là toute la justesse de cette oeuvre: nous éclairer sur un pan de l'histoire de ce pays, sans fioriture, sans revendication stérile et nous le faire vivre à travers les yeux de Junpei et Kanta!
Histoire dans l'Histoire, lyrisme (sans excès de pathos pour autant) et questionnement sur ce qu'on "colle" (valeurs, préjugés, "fantasmes") aux vainqueurs et aux vaincus.