Produit dans le seul but de donner une raison d'exister aux rayons DVD des supermarchés discount, Curse of The Komodo est aussi passionnant à voir qu'à critiquer. Mais bon on va se forcer un peu, juste histoire de signaler la monumentale arnaque à 1,50 euros véhiculée par le titre.
Bah oui, sur l'île des komodos, en fait il n'y a qu'un seul komodo. Pas très effrayant de surcroît, vu qu'il se contente de rester bêtement sur place dès qu'il est proche d'un humain, et vu que l'équipe des effets spéciaux a eu la charité de ne pas faire de l'ombre à la qualité du scénario.
Enfin, quand je dis scénario, c'est un bien grand mot. Alors qu'on pourrait simplement appeler ça un "enchaînement aléatoire de poncifs abrutissants" motivé par deux règles d'or : empiler les dialogues cache-misère (ça coûtera moins cher en SFX), et empiler les nichons (ça coûtera moins cher en vraies actrices). Ah oui, et surtout, surtout, ne jamais donner aucune explication, les gens n'aiment pas quand on leur explique ce qui se passe.
Globalement, tous les personnages sont servis à parts égales pour tout ce qui a trait aux comportements stupides et incohérents. Parce qu'en général, quand on voit que les balles sont impuissantes contre une créature - ça nous est tous arrivé -, on cherche autre chose. Notre dizaine de "héros", dont l'idiotie sans bornes ne saurait s'effacer devant de telles considérations, préfère inexplicablement vider des centaines de chargeurs face à la bête, on sait jamais sur un malentendu. Heureusement ils ont trouvé les cheat codes pour avoir les munitions infinies, du coup ça pose pas trop de soucis...
Honnêtement, si vous êtes féru de nanars, évitez d'investir, ça n'en vaut pas la peine. Regardez plutôt les 10 dernières minutes sur Youtube, ce sont les seules à réellement tutoyer les sommets de l'incompétence. Entre les explosions piquées éhonteusement à d'autres films (on est sur une île déserte et tout d'un coup on voit des villages entiers détruits au napalm...), la course misérable du moniteur de fitness pour récupérer son magot au milieu des bombes, et l'expression priceless du militaire qui vient d'entendre son supérieur se tirer une balle quelque part, voilà les seules occasions de rire un peu au milieu de cet océan d'ennui.