Se prêter au visionnage de ce film est pour ainsi dire comparable à une expérience d'hypnose : il faut pour que cela fonctionne que le spectateur soit disposé à se faire manipuler et laisse de côté toute forme de résistance basée notamment sur l'incrédulité ou le pragmatisme. Il faut lâcher prise et accepter de se laisser embarquer dans l'histoire qu'on nous raconte...
En ce qui me concerne ça n'a pas vraiment marché eu égard très certainement à mon esprit par trop cartésien et rompu à repérer tout écart avec le vraisemblable.
Et en l’occurrence, il y a de quoi s'étonner avec ce scénario dont l'ultime twist n'est pas sans rappeler celui d'Usual suspect à la différence que dans le film de Bryan Singer le narrateur est le manipulateur (tout ce qu'on voit est ce que Keyser Söze raconte) alors qu'ici on doit prendre pour argent comptant ce que l'ont voit puisque la narration est omnisciente, pour reprendre un terme littéraire.
On peut ainsi s'interroger sur quelques points qui, à mon avis, plombent quelque peu la vraisemblance de cette histoire :
- Mais pourquoi donc l’illusionniste ne retrouve-t-il pas tout simplement sa douce et tendre dès lors que celle-ci est censée être morte ? Ils fileraient tranquillement le parfait amour, incognito.
- Il semble qu'il se soit passé quelques mois entre la "mort" de la jeune femme et le moment où l'enquêteur met la main sur le collier qui accuse le Prince héritier : à ma connaissance une écurie digne de ce nom est nettoyée plusieurs fois par semaine. Surtout des écuries royales.
- Toute la fin repose sur le fait que l'enquêteur aura vu un éclat de pierre précieuse dans cette écurie. Et qu'il s'en souviendra le moment venu. Mais comment le magicien le sait-il ? Et comment sait il que l'enquêteur fera le rapprochement entre le dessin d'un collier dans un carnet avec cette vision fugace produite des mois plus tôt ?? (C'est typiquement un défaut de scénario qu'on pourrait intituler "quand la fin justifie les moyens").
Vous me direz, c'est ça le talent d'un illusionniste !
Certes.
Scénario/histoire : 4/10
Interprétation/personnages : 6/10
Réalisation/mise en scène : 7/10
5.5/10