Entre les mains du magicien
Le problème avec The Illusionist, c'est qu'il est sorti à peu près en même temps que The Prestige, film bien plus sombre sur le même sujet des magiciens. J'ai gardé un assez mauvais souvenir de ce film avec Edward Norton. Aujourd'hui, je trouve cette sévérité excessive, mais je reste un peu déçu du produit.
Un des reproches que j'avais faits à l'époque, c'était que les tours de magie étaient en CGI ! Erreur de jeunesse puisqu'en me renseignant après ce revisionnage, j'apprends qu'en fait la plupart sont bien réels. Reformulons donc ! La déception, c'est qu'on ne nous donne pas la solution des tours de magie. Depuis ma première vision du film, j'ai regardé un peu plus de videos à ce sujet et je comprends donc aujourd'hui comment certains trucs ont été réalisés ; c'est dommage de ne pas partager directement avec le spectateur ces vieux tours, surtout qu'ils ont de toutes façons été révélés depuis sur une multitude de site, ce n'est donc pas comme s'ils allaient trahir la parole de magicien. D'ailleurs, on peut saluer Edward Norton pour s'être investi (comme toujours) au point d'apprendre les tours de magie. Parfois, lorsque le truc est trop dur, ce sont les mains de son coach que l'on voit à l'écran.
Si la mise en scène est donc plus réaliste que je ne l'eus cru la première fois, le traitement de l'image reste tout de même de mauvais goût. Ce sont d'ailleurs ces choix esthétiques (retouche en post prod) qui laissent à penser que les trucages sont faux. Forcément, repasser avec des filtres et effets spéciaux sur tout est trompeur !
Mais la plus grosse déception reste dans le scénario dont le point de vue adopté est peu intéressant. L'histoire n'est donc pas inintéressante, mais le personnage qui méritait toute notre attention était celui incarné par Paul Giamatti qui se retrouve coincé entre deux adversaires. Il est par conséquent celui qui va rencontrer le plus d'embûches et connaître une belle remise en question. Malheureusement, il faut vendre et les vieux commissaires intéressent moins que les beaux jeunes magiciens. En plus ce dernier est prétexte à approfondir (si je puis dire) une histoire d'amour ! Alors forcément, c'est ce personnage qui décoche le titre de 'rôle principal'. L'inspecteur est toujours bien présent et l'on sent bien qu'il tente de voler le vedette (il est présent dans toutes les scènes, presqu'autant que le héros) mais le réalisateur fait ensorte de le laisser bien dans l'ombre et de ne pas creuser son personnage plus qu'il ne le faut.
Bref, The Illusionist n'est pas mauvais, mais aurait clairement pu être mieux en adoptant un autre point de vue et en révélant un peu plus de 'trucs'.