Ayant un peu parcouru les autres critiques, je dois avant toute chose reconnaître mon honteuse ignorance : je n'ai pas encore eu l'occasion de voir un film de Jacques Tati, et c'est le premier que je vois de Sylvain Chomet. Les fins connaisseurs comprendront donc aisément que nos critères pour juger ce métrage divergent inévitablement.
À présent que j'ai expié mes fautes, place au spectacle !
Ça pour un spectacle...
Il faut dire qu'au vu de ma méconnaissance, je n'avais aucune idée de ce que je m'apprêtais à regarder, et cela m'a permis d'expérimenter quelque chose que j'adore : l'étonnement. Émerveillement me paraît fort - quoique ? - donc étonnement est ce qui décrirait le mieux ce que j'ai vécu pendant cette grosse heure, car oui, je l'admets, le film a de petites longueurs.
Je lui reconnais ce petit défaut, qui n'en fut toutefois pas vraiment un, puisqu'il me permit de passer plus de temps à admirer les dessins. C'est la première chose qui m'a frappé, les dessins. Je les ai trouvés sublimes, surtout les plans sur les villes.
Mais sincèrement, je pense que ce qui m'a acheté ce sont les émotions que transmet l'œuvre, aussi bien au travers de son dessin que de sa musique, son histoire ou sa forme. Car comme l'ont relevé certains, c'est vrai que c'est amusant et étrange cette façon d'être un film quasi-muet, dotant seulement ses personnages de phrases courtes ou sans queue ni tête.
En revanche, je ne suis pas entièrement d'accord avec le fait que le ton du récit est trop triste. Car même s'il est vrai que certains moments sont durs - il a mal tourné Tatayet putain - je trouve que quelque chose de beau et de joyeux ressort de tout ça.
Certes,
notre vieil illusionniste finit par abandonner son métier...
Mais c'est peut-être tout simplement parce qu'il n'est plus un simple illusionniste ce monsieur qui, à notre nez et à notre barbe à tous, a accompli son seul véritable tour de magie, celui de toute une vie :
faire apparaître de meilleurs lendemains pour cette jeune fille trouvée sur sa route.