Trop spirituel ce monsieur Gilliam Terry !

Depuis la réalisation L’armée des 12 singes, je n’ai plus l’impression que le cinéaste Gilliam Terry maîtrise correctement son art. J’ai bien apprécié ces premières productions comme Monthy Python : Sacrée Graal ou Brazil pour leurs univers décalés et leurs humours atypiques mais là, bien que je n’aie pas vu toutes ses productions, je sens qu’il se perd un peu dans sa profession. Las Vegas Parano, L’armée des 12 singes et les frères Grimm sont des longs-métrages montés par ce réalisateur particulier mais qui ne m’ont pas totalement conquis.

J’ai toujours eu l’impression qu’il manquait quelque chose pour que les productions de ce dernier puissent me surprendre et malheureusement, avec son film extravagant L'Imaginarium du Docteur Parnassus, on est toujours dans ce cas-là. Le cinéaste cherche à nous embarquer dans les tribulations rocambolesques d’un docteur farfelu et de sa bande d’artistes excentriques ayant comme objectif de transporter leurs invités dans leur propre imagination, en passant tout simplement à travers un miroir magique. Un scénario limite intéressant et curieux mais fortement dilué dans une phase visuelle hyper exagérée, lourde et trop contemplative.

Le film n’est qu’une succession de voyages dans l’imaginaire mal réglée, où rien n’a pratiquement aucun sens, plongeant le public dans une incompréhension inepte. S’il avait un scénario de base dans ce long-métrage, on pourrait dire qu’il n’a pratiquement rien servi car tout est confus, brouillon et écrit n'importe comment. C'est à se demander si plusieurs scénaristes ont contribué à l'écriture du scénario. C’est mal construit visuellement, mal fichu techniquement, les personnages sont difficilement attachants, tout ce qu’il fallait pour donner une mauvaise image du film et un début qui ne nous motive pas à poursuivre le visionnage.

Les acteurs ont beau à camper leurs personnages avec un minimum de savoir mais leurs personnages ont bénéficié d’une écriture qui ne favorise pas leurs professions. C’est toute une bande d’artistes qui s’amusent, qui jubilent à tout-va et qui ne donnent pas l’impression d’être dans le film. Et c’est fort bien dommage avec un casting regroupant des fortes célébrités comme Johnny Depp, Jude Law ou Collin Farrel, même si ces derniers ont été recrutés pour remplacer le malheureux Heath Ledger qui a trouvé la mort avant la fin du tournage.

Après, un film peut être bon si cela peut être fun, étonnant et amusant à voir, même si le scénario a été bâclé. Pendant un moment, je prenais un certain plaisir à accompagner les personnages dans leur monde imaginaire, beau à voir et visuellement poétique. Mais après, ce n’est plus possible tellement que cela devient lassant. Il n’y aucun objectif, tout est mis dans une production où le réalisateur a dû se prendre pour Steven Spielberg sans qu’il ait les connaissances et l’expérience de ce dernier.

Cependant ! Tout n’est pas raté dans cette production mais pas mal de défauts encombrent inlassablement ce film. Des effets spéciaux attrayants à voir dans la plupart des scènes, un certain nombre de musiques engageantes, quelques coups de folie égayants et un effet mécanique dans l’enchaînement des scènes bien étudié, en particulier pendant la deuxième heure de visionnage. Une fois de plus, le cinéaste Gilliam Terry semble avoir quelques difficultés pour exprimer son art, avec un sens de l'imagination pas évident à traduire. 4/10

Il n'y a rien de plus trompeur qu'un sourire.