The world is yours...or is it ?
Contrairement à ce que le titre du film peut laisser à penser, "Carlito's Way" n'est pas un biopic sur Sarkozy. En lieu et place d'une oeuvre qui aurait pu être au mieux ennuyeuse, De Palma et Pacino se retrouvent le temps d'un nouveau film de gangster, près de dix ans après celui qu'on ne présente plus, un certain "Scarface" pour ne pas le nommer.
Viscéral, hypnotique, captivant, "L'impasse" est tout cela, et bien plus encore. Le réalisateur fait montre d'une énorme maîtrise technique, tandis que l'acteur compose un ex-caïd en quête de rédemption avec une justesse sidérante. Libéré après 5 années d'emprisonnement grâce à son ami et avocat David Kleinfeld, Carlito Brigante aspire à une vie rangée, après avoir une nouvelle fois croisé la route de son ex-petite amie. Peut-on changer de cap et retourner sur le droit chemin lorsqu'on a été l'un des truands les plus respectés et craints ? Telle est la question posée ici.
La manière dont le film commence et s'achève. La scène de "8 ball", véritable montée d'adrénaline jusqu'à l'explosion finale, redoutable. La dernière demi-heure dantesque, à base de plans-séquence et de poursuite haletante. La photographie globalement classe et soignée. Une scène sensuelle avec Penelope Ann Miller, quasi nue pour l'occasion. Pacino restera vêtu, faut pas déconner, il manquerait plus qu'on le voie, Scarface à l'air. Le casting est impérial. Penn, Mortensen, Guzman, Ann Miller confirment tout le bien que l'on pense d'eux, tandis que déjà son jeu d'acteur, le jeune John l'aiguise à mort.
Pas de doute, le spectateur aura droit au grand jeu de la part de celui qui une paire d'années plus tard, réalisera...QUOI ??? Mission Impossible ?????
Tant qu'à rester dans les sujets qui fâchent, j'ai trouvé que certaines phases de dialogues ne s'enchaînaient pas très naturellement, comme si on avait multiplié les prises et qu'on les avait mal assemblées par la suite. Par ailleurs, l'intrigue est un poil prévisible par moments, ce qui ne saurait occulter un remarquable travail d'écriture. Je pinaille, c'est signe que je cherche la petite bête à une oeuvre qui à mes yeux touche au superbe. On appréciera également la bande son alternant latino et seventies, ou encore les clins d'oeil, à l'image du "Paraiso" (coucou "Scarface" et "Phantom of the Paradise" !)
Avec "Carlito's Way", la pression est telle que tu bats des records d'apnée. Dans cet univers mafieux, tu t'aperçois rapidement que tout ce qui est occis, gêne, et inversement. Ce qui tombe on ne peut mieux lorsque tu plonges dans ce milieu et que tu ne souhaites pas sombrer, à l'image du héros, c'est que Brian, deux palmes, a. (quelqu'un a sans doute dû la faire avant moi, mais là il faut avouer que c'était fort à-propos)