Cela faisait près de cinq années que je n'avais pas revu ce film. Cinq années à ressasser ses innombrables scènes qui avaient marqué mon esprit, cette beauté visuelle, ce charisme de gangster, cette tragédie américaine sur la rédemption impossible.
Brian De Palma est un réalisateur à part entière, il a forgé sa carrière sur un éclectisme scénaristique impressionnant. En 1993, (10 ans après "Scarface"), il retrouve Al Pacino dans la réalisation de ce nouveau long métrage, cette adaptation de deux romans qu'il met en scène avec un réalisme et une tension démente.
Dès l'ouverture du film, nous apprenons comment celui-ci va se terminer, nous connaissons déjà la chute et pourtant...Pourtant pas un instant ne se passe sans que nous essayons d'effacer cette scène de nos mémoires, pas un instant ne passe sans que nous tentons de croire à cette belle rédemption de gangster, pas un instant ne se passe sans que nous restons béat devant les prestations extraordinaires d'Al Pacino et de Sean Penn.
Ce long métrage tire son fil conducteur au travers de sa tragédie, son fatalisme de la vie de gangster. De Palma réussit à recréer une époque où la cocaïne, le crime et les costards italiens faisaient partie de la culture américaine et ne choquaient manifestement personne. Dans ce monde à la cupidité sans égards, Al Pacino (Carlito) tente de s'effacer, de retrouver son amour et de quitter cette sphère de violence. Pendant près de 2h30, le cinéaste use de son exercice de style le plus remarquable pour styliser toutes ses scènes : les couleurs, les miroirs, les plans caméra et la voix off de Pacino...On nage dans un art qui nous touche et nous impressionne.
"L'impasse" est pour moi le plus grand film de De Palma et l'un des meilleurs films sur la vie des gangsters interprété par des acteurs bourrés de charisme et de vie.