Je suis trop vieux pour ces conneries, comme si le monde tournait plus vite qu’il y a 5 ans, tu parles, c’est leur cerveau qui tourne au ralenti.
J’étais pas seul dans cette merde, et maintenant j’ai une dette envers lui.
Je m’en sors bien, j’aurais pu en prendre pour 25 de plus dans ce trou, t’imagine le bordel à la sortie, c’est déjà pas joli à voir.
Où sont passés les hommes d’honneur?
Je veux dire, moi j’en ai plus rien à foutre, je ne joue plus ce jeu là.
Mais les gamins tu leur racontes des histoires, des mythes, des légendes et ils t’en font un guide universel pour traverser ce terrain miné.
Le guide parfait du p’tit salopard, j’en connais un rayon. Le salaud je l’ai été, et elle s’en souvient encore.
L’ordure que j’étais, et que je suis surement toujours avec un couvre-chef pareil, mais sous la flotte tu fais pas le difficile, surtout pour admirer la grâce illuminer une nuit aussi sombre.
Je vais pas sombrer à nouveau, je suis droit dans mes bottes monsieur le juge, j’en ai pris de la bouteille et je compte bien la déguster le plus tard possible.
Le problème c’est que les Benny Blanco sont déjà en route, et c’est moi qui dois trinquer. Je la connais cette route, la voie rapide, celle qui te mène directement dans les emmerdes et qui laisse des cadavres sur le bas côté.
Moi, j’ai déjà pris l’autre bretelle, mais ces mecs là partent dans tous les sens. J’ai quand même conservé de vieux réflexes, c’est peut être mauvais signe, mais pour l’instant ça peut me sauver la peau.
Paradise Island, ma destination, notre destination, en tout cas une fois que je me serai affranchi de ma dette.
Pourtant je suis trop vieux pour ces conneries, et lui il a le nez dans la farine.
Taglialucci, ça sent la bolognaise, et mes vieux souvenirs résonnent. Cette fois c’en est une belle de connerie, mais je suis un homme de parole.
Tu parles, j’aurai du la boucler, ça me retombe toujours sur le coin de la gueule.
J’essaie quand même de maintenir le cap, mais j’ai quelques cadavres à balancer moi aussi, parce que lui aussi m’a balancé. Les vieux réflexes.
Les Tagliatelles sont sur le chemin, ils m’attendaient, rien n’est sûr pour l’instant, je suis mon itinéraire. Je débouche ma bouteille mais je la garde au frais.
A fond sur le champignon, eux dans mes rétroviseurs, je sais déjà comment ça va se finir.
Et mes vieux réflexes m’auront bien servi, et ma bouteille est toujours au frais...
...mais pas pour longtemps.
Je pensais savoir comment ça se finirait, mais mon grand cru se déverse sur le sol.