En toute franchise, ce genre de comédie à quiproquos qui consiste à perdre totalement le personnage principal inoffensif par des schémas que le spectateur entrave lui parfaitement, afin de l'enfoncer de plus en plus profondément, un mètre à la minute environ, pour une impression comique ronflante, se rapproche d'une torture mentale en ce qui me concerne. C'est quand même super pas drôle et vieux jeu derrière son intelligence tactique le plus souvent... Le rythme n'atteint jamais une furie hongkongaise loin de là, ou un Capra déchaîné... Tout s'enchaîne avec esprit mais sans grande surprise...

Et là, au bout de 30 minutes, Cary est en peignoir de femme chic et tente d'expliquer à la tante de Katharine tout ce qui lui arrive sans savoir qu'elle est la possible donatrice d'1 million de dollars à son muséum... ça commence à aller loin. Oui mais ces quiproquos qui se mettent en place les uns à la suite des autres et nous qui voyons tout arriver à des kilomètres, c'est lourd... Et là au bout d'une heure, Cary dîne avec un chasseur, est supposé être lui-même un chasseur, et se lève de table régulièrement pour suivre le chien qui sort peut-être pour aller déterrer son os de côte de brontosaure inter-costal... C'est fou... Mais le schéma repart consciencieusement sur une dernière mise en place du quiproquos ultime de la prison du Shérif et tout arrive comme prévu. Étonnamment, j'ai pourtant bien ri quelques fois. Mais le mort de rire est très loin assurément.

Oui mais en attendant, j'ai eu une journée que j'aurais bien qualifié de merdique. Regarder ce classique m'a immédiatement permis de relativiser le tout vu la dose de poisse distribuée par Katharine Hepburn. Comme l'explique très bien Anonymus, elle transcende littéralement son personnage de chieuse. Les embrouilles s'empilent à une hauteur vertigineuse et Katharine te fait ça avec une joie de vivre désarmante, totalement bourgeoise libre. Elle semble heureuse à chaque seconde de faire la fofolle tout en laissant toujours poindre l'intelligence de son regard qui la rend unique en son genre et lui permet de rendre supportable, voire joyeux, le plus insupportable. C'est aussi un plaisir de voir cette scène de golf mise en hommage dans Aviator et de découvrir la vraie Katharine à l'oeuvre, démesurée et serrée à la fois. Les dialogues fusent, les répliques cultes s'amoncellent, Cary Grant craque totalement, tout le monde craque à un moment ou un autre, les situations se suivent et ne se ressemblent pas. Et puis arrive un moment au milieu du bronx l'incroyable combat entre Georges le caniche et Bébé le léopard... Tout ça vaut bien son point de plus.
drélium
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le 25 juin 2011

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drélium

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